Correction de la dissertation

Baudelaire écrit dans le projet d’épilogue des Fleurs du mal  : « Tu m’as donné ta boue et j’en fait de l’or ». Dans quelle mesure ce vers s’applique-t-il à ce recueil poétique ?

Dissertation

Introduction.

Au mois de mai 1860, Charles Baudelaire travaille à un épilogue qu’il doit terminer comme il l’indique à son éditeur Poulet-Malassis : « Je travaille aux Fleurs du Mal . Dans très peu de jours, vous aurez votre paquet, et le dernier morceau ou épilogue, adressé à la ville de Paris, vous étonnera vous-même, si toutefois je le mène à bonne fin (en tercets ronflants) ». On sait ce qu’il en est et le poète n’a jamais achevé ce qui est resté un projet dans lequel Baudelaire déclare son amour pour la ville de Paris (« Je t’aime, ô capitale infâme !) et énumère (lupanar, débauches, vice...) ce qu’il résume à la fin par le terme « boue » : « Tu m’as donné ta boue et j’en fait de l’or ». Le substantif fait donc métaphoriquement référence à tout ce qui est vil, sans valeur voire moralement condamnable puisqu’au mot sont associées des connotations péjoratives se rapportant à l’abjection, à l’infamie (que l’on songe à des expressions comme « traîner dans la boue »). Alchimiste, le poète opère ainsi une transmutation de la boue d’un réel fort prosaïque en un or poétique. Cette citation de l’épilogue signifie-t-elle que le poète s’est rué dans la fange pour en faire le sujet de sa poésie ? Ce serait donner raison à ses détracteurs et, entre autres, à la critique du Figaro qui publiait ces lignes le 5 juillet 1857 : « L'odieux y coudoie l'ignoble, le repoussant s'y allie à l'infect. Jamais on ne vit mordre et même mâcher autant de seins dans si peu de pages ; jamais on n'assista à une semblable revue de démons, de fœtus, de diables, de chloroses, de chats et de vermine. » Peut-on donc affirmer que la poésie de Baudelaire est celle de l’ odieux , de l’ ignoble , en un mot de la boue ? Et si oui, faut-il voir dans l’ouvrage de Baudelaire un amoncellement fangeux moralement condamnable qui ne trouverait aucune justification sinon celle d’une boue qui ferait l'objet d’une transformation ? Nous verrons dans quelle mesure la citation de l’épilogue s’applique au recueil des Fleurs du mal , puis nous montrerons de quel nature est cet « or » poétique, et enfin quels sont les enjeux esthétiques d’une telle conception de la poésie.

Développement

1re partie : les fleurs du mal , œuvre alchimique , baudelaire, le poète de la boue.

Dans le projet d’épilogue, deux vers avant le vers « Tu m’as donné ta boue et j’en fait de l’or », Baudelaire se compare à « un parfait chimiste » lequel effectue donc cette opération de transformation de la boue en or. À l’autre bout du recueil, dès l’adresse « Au lecteur », cette opération de transmutation était — quoique pour des raisons très différentes — déjà évoquée dans la troisième strophe à travers les termes « Satan Trismégiste », « riche métal », « ce savant chimiste ». On trouve même une mention du « chemin bourbeux » emprunté par le poète et nous-même, l ‘« hypocrite lecteur ». La notion de « chimie » poétique voire d’ « alchimie » (que l’on songe à « Alchimie de la douleur ») traverse donc le recueil de part en part, du début à la fin. Le thème de la boue n’est pas moins omniprésent dans le recueil des Fleurs du mal . Qu’on pense au « Sept Vieillards » (« Dans la neige et la boue il allait s’empêtrant »), au « Vin des chiffonniers » (« Au cœur d’un vieux faubourg, labyrinthe fangeux » ) ou encore à « Brumes et pluies » (« Ô fin d’automne, hivers, printemps trempés de boue,/ Endormeuses saisons ! Je vous aime vous loue. »).

Ce ne sont que quelques exemples et l’on pourrait les multiplier (on retrouve le terme dans « Le Cygne », « Le Monstre »...). La boue est manifestement un thème que l’on ne peut manquer dans la poésie de Baudelaire. C’est que littéralement, dans le Paris du XIX e siècle, on marche dans la boue. On en a la preuve chez Baudelaire lui-même dans les Petits poèmes en prose  :

« — Mon cher, vous connaissez ma terreur des chevaux et des voitures. Tout à l’heure, comme je traversais le boulevard, en grande hâte, et que je sautillais dans la boue, à travers ce chaos mouvant où la mort arrive au galop de tous les côtés à la fois, mon auréole, dans un mouvement brusque, a glissé de ma tête dans la fange du macadam. Je n’ai pas eu le courage de la ramasser. »

Mais est-ce à dire que c’est là un simple thème traité par le poète en raison d’une familiarité certes bien ennuyeuse mais inévitable pour le Parisien du Second Empire ? En fait, on a vu et on verra que cette boue était l’objet d’une transmutation, d’une transformation poétique faisant de la laideur quelque chose de beau.

Transformation de la boue en or

Nous l’avons dit, la boue est une métaphore désignant aussi bien ce qui est sale physiquement (le Paris du XIX e siècle) que moralement (ceux qui habitent cette ville). Ainsi, la boue a partie liée avec le mal, avec la misère sociale dans « Le Vin des Chiffonniers » par exemple ou encore ans les deux « Crépuscules » où l’on croise « catins » et « escrocs » (« Le Crépuscule du soir ») et où s’expriment les « rêves malfaisants », « la lésine » (« Le Crépuscule du matin »). En somme, Paris devient chez Baudelaire le lieu allégorique du théâtre du mal dans la section des Tableaux parisiens ou du Vin . Ici, le temps, la vieillesse et la Mort sont omniprésents.

Il appartient toutefois au poète de sublimer cette matière, ce que montre le poème « Le Soleil » dans lequel l’astre transforme le réel :

Quand, ainsi qu’un poète, il descend dans les villes, Il ennoblit le sort des choses les plus viles, Et s'introduit en roi, sans bruit et sans valets, Dans tous les hôpitaux et dans tous les palais.

Mais précisément, comme le soleil, la mission poétique consiste à faire la lumière sur ce qui est caché, à le montrer, à le révéler en somme, à non seulement l’exposer poétiquement, mais par la même occasion à l’embellir. Le laid devient donc beau comme dans « Une Charogne ». Plus précisément, c’est la représentation du laid qui devient belle. À qui s’interrogerait sur un tel choix esthétique, il conviendra de montrer qu’il y a là une dualité (comme le suggère la section Spleen et Idéal ). Le poète ne saurait choisir entre la boue et l’or. Ce ne peut être l’un ou l’autre, mais l’un et l’autre. La femme n‘est-elle pas à la fois muse et vampire (« Les Métamorphoses du vampire »), le poète n’est-il pas à la fois béni et maudit (voir, par exemple « Bénédiction »), etc. ?

2e partie : L’or poétique ou l’unité du dualisme

Correspondance.

L'impossibilité de ce choix se trouve dès le poème « Correspondances », dans lequel Baudelaire exprime l’idée d’un lien entre les contraires : « Dans une ténébreuse et profonde unité, / Vaste comme la nuit et comme la clarté, / Les parfums, les couleurs et les sons se répondent ». Dans ces vers, les opposés (la nuit et la clarté) sont donc indissociables (le poète parle bien d’ unité ). On pourrait multiplier les exemples qui soulignent l'entrelacs de la boue et de l’or, du beau et du laid. Que l’on songe aux nombreux oxymores tels que la « superbe carcasse » dans « Une Charogne », à leur coordination (« [...] noire et pourtant lumineuse » dans « Un Fantôme »), ou encore au titre qui fait de la beauté une fleur du mal. Le projet poétique est inscrit dès le titre dans l’alliance de ce nom (« fleurs » connoté méliorativement) et de ce complément (« du mal » connoté péjorativement). etc. Dans « Une charogne », on a une comparaison du cadavre avec une fleur ! Hypotypose de l'objet pour qu’on voie la charogne. Le poète nous met la mort devant les yeux. Excès de réalisme ? Non, rappel philosophique.

Non seulement les contraires sont indissociables, mais ils « se répondent ». Ils sont même constitutifs de la nature humaine. Rappelons-nous de la désormais célèbre double postulation dans Mon cœur mis à nu : « Il y a dans tout homme, à toute heure, deux postulations simultanées, l'une vers Dieu, l'autre vers Satan. L'invocation à Dieu, ou spiritualité, est un désir de monter en grade ; celle de Satan, ou animalité, est une joie de descendre. » Ainsi, la nature humaine est complexe. Un Guy de Maupassant ne dira pas autre chose (voir par exemple la nouvelle « Sur l’eau ») et Charcot ou Freud ne sont pas si loin.

Mais on aurait tort de croire, comme le journaliste du Figaro, que le poète se complait dans une fange immorale. D’une part, on l’a vu, le sujet est inéluctable, c’est une réalité topographique, mais surtout il s’inscrit dans un objectif poétique de transformation qui renvoie à un désir d’ailleurs, autre grand thème baudelairien. Le poème « Mœsta et errabunda » ne dit pas autre chose : « Emporte-moi, wagon ! enlève-moi frégate ! / Loin ! loin ! ici la boue est faite de nos pleurs ! » Baudelaire y évoque au vers 2 « l’immonde cité » qui dit assez par ailleurs la condamnation morale dont elle fait l’objet. Désir d’un ailleurs qui s’exprime tout au long des Fleurs du mal et conclut d’ailleurs le recueil dans « Le Voyage ».

L’art pour échapper à l’ici-bas

En effet, dans « Mœsta et errabunda », l’enjeu consiste bien à quitter cette boue. L’homme qui a les deux pieds dans la boue perçoit, dans un mouvement vertical, les cieux et, de la noirceur, contemple la lumière : « Tel le vieux vagabond, piétinant dans la boue, / Rêve, le nez en l’air, de brillants paradis ; » (« Le Voyage ») Somme toute, on a ici l’idée très platonicienne d’une transcendance perçue à travers le rêve.

Ainsi, les poèmes des Fleurs font valoir l’irrémédiable distance qu’il y a entre le monde et un ailleurs qui s’exprime dans un platonisme évident (remarquer le mot « Idée » avec une majuscule) dans « L’Irrémédiable » :

« Une Idée, une Forme, un Être Parti de l’azur et tombé Dans un Styx bourbeux et plombé Où nul œil du Ciel ne pénètre »

Mais ce qui prédomine alors, c’est l’idée d’une chute de l’humanité tombée dans le péché (la boue) d’où le vocabulaire très religieux qui abonde dans le recueil. Dès lors, seul l’art permet de rendre supportable la laideur du monde et le spleen qu’elle engendre. En somme, l’art, le beau rendent la boue supportable, ils rendent « L’univers moins hideux et les instants moins lourds ». (« Hymne à la beauté »)

On a vu que la boue et l’or étaient indissociables (voir encore à ce sujet « Hymne à la Beauté »). L’un ne va pas sans l’autre. Si la boue du réel est transformée en or de la poésie, y a-t-il là quelque chose de nouveau ? Eh bien, les poètes du XVI e ne faisaient pas autre chose. L’écriture a souvent eu pour objectif de transformer ce qui est douloureux en chant poétique. Que l’on songe au lyrisme d’Orphée ou à Joachim du Bellay qui dans Les Regrets (sonnet XII) écrit :

Je ne chante, Magny, je pleure mes ennuis, Ou, pour le dire mieux, en pleurant je les chante, Si bien qu’en les chantant, souvent je les enchante : Voilà pourquoi, Magny, je chante jours et nuits.

En somme, l'œuvre de Baudelaire s’inscrit dans une tradition poétique que l’on pourrait qualifier de classique, et ce sera l’un des premiers poncifs de la grande réhabilitation de Baudelaire notamment lors du cinquantième anniversaire de sa mort : Baudelaire est un classique. Seulement, ce serait aller un peu vite en besogne et omettre ce qui fait la spécificité de son œuvre.

3e partie : Modernité poétique de Baudelaire : vers une nouvelle définition de l’art

La muse malade de baudelaire.

Le poème « La Muse malade » souligne l’opposition entre un passé grec rayonnant et un présent défini par la maladie et le péché. Dès lors, le poète s’interroge et se demande si sa muse (l’inspiration poétique) n’est pas perdue dans « un fabuleux Minturnes » (terme désignant un marécage romain), ce qui renvoie sinon à la boue du moins au bourbier.

Par ailleurs, dans Les Épaves , le poème « Le coucher du soleil romantique » propose une réflexion sur l’état de la poésie française en 1862. Ce soleil se couchant métaphorise le crépuscule de la poésie romantique et l’émergence de la poésie moderne qui est la poésie de la nuit, de la laideur et de l’angoisse :

L'irrésistible Nuit établit son empire, Noire, humide, funeste et pleine de frissons ;

Une odeur de tombeau dans les ténèbres nage, Et mon pied peureux froisse, au bord du marécage, Des crapauds imprévus et de froids limaçons.

On notera que le poète n’a pas d’autre choix que de subir cette disparition du soleil, pas plus qu’un Musset ne pourra échapper au mal du siècle .

Le désenchantement comme sujet poétique

Que restait-il à Baudelaire une fois que le soleil s’était retiré ? Une poésie de la nuit, de la boue, du péché. Mais alors la poésie devient œuvre alchimique et entreprend de transformer cette matière vile en or poétique. Le projet d’épilogue est une conclusion (inachevée voire inachevable ?) qui souligne que l’activité poétique consiste à transformer le mal en fleurs. Baudelaire s’est fait le poète du mal. Cf. projet de préface de la deuxième édition : « Des poètes illustres s'étaient partagé depuis longtemps les provinces les plus fleuries du domaine poétique. Il m'a paru plaisant, et d'autant plus agréable que la tâche était plus difficile, d'extraire la beauté du Mal. »

C’est donc aussi un défi poétique que le poète exprime dans L’Art romantique :

« Celui qui n’est pas capable de tout peindre, les palais et les masures, les sentiments de tendresse et ceux de cruauté, les affections limitées de la famille et la charité universelle, la grâce du végétal et les miracles de l’architecture, tout ce qu’il y a de plus doux et tout ce qui existe de plus horrible, le sens intime et la beauté extérieure de chaque religion, la physionomie morale et physique de chaque nation, tout enfin, depuis le visible jusqu’à l’invisible, depuis le ciel jusqu’à l’enfer, celui-là, dis-je, n’est vraiment pas poëte dans l’immense étendue du mot et selon le cœur de Dieu. »

Et il ajoute plus loin qu’en restreignant le champ poétique, « Vous infirmez ainsi le sens universel du mot poésie. » En somme, Baudelaire redéfinit la mission poétique traçant la voie (voix ?) à suivre. Que l’on songe à Rimbaud :

« Un soir, j’ai assis la Beauté sur mes genoux. — Et je l’ai trouvée amère. — Et je l’ai injuriée. »

Mais surtout il brise le lien tout classique entre art et beau. Le vrai, le beau et le bien, au XIX e , vont encore ensemble (persistance de la philosophie néo-platonicienne). Le titre Les Fleurs du mal liant le beau (fleurs) et le mal (laid) sonne comme une provocation. Baudelaire brise ce lien entre le beau et le bien et affirme que le mal peut être beau, suivant en ceci les préceptes romantiques (voir par exemple la préface de Cromwell ou le poème « J’aime l'araignée et j’aime l’ortie » de Victor Hugo dans Les Contemplations ).

On peut enfin citer le projet de préface des Fleurs du mal dans lequel Baudelaire refuse de confondre « les bonnes actions avec le beau langage » et de confondre « l’encre avec la vertu ». Rompant avec la tradition poétique, refusant les sujets faciles (« les provinces les plus fleuries du domaine poétique »), Baudelaire entreprend un défi poétique : « Il m’a paru plaisant, et d’autant plus agréable que la tâche était plus difficile, d’extraire la beauté du Mal ». En somme, le vrai, le bien et le beau ne s’impliquent plus. C’est « une invention de la philosophaillerie moderne » dit Baudelaire. Le vrai a son domaine : la science. Le bon, la morale. Le beau, l’art. Toute une esthétique moderne vient de naître : de la décadence au surréalisme en passant par le symbolisme.

Les mots de l'épilogue peuvent apparaître comme une réponse au Figaro et il est vrai que le recueil peut se lire comme un douloureux parcours de réussir l'entreprise alchimique mais il serait faux de l’y réduire tant il est vrai que le recueil des Fleurs du mal abonde en poèmes qui illustrent la beauté des choses, les trésors de la mémoire, le temps retrouvé... On peut encore évoquer la dimension sociale de certains poèmes de factures anciennes comme « Le vin des chiffonniers » (voir aussi la préface du livre de poche.) En fait, le recueil de Baudelaire est d’une richesse qui donnerait raison au poète quand il écrit « je me suis arrêté devant l’épouvantable inutilité d’expliquer quoi que ce soit à qui que ce soit » (projet de préface). Il n’en reste pas moins que les Fleurs du mal si mal accueillies du vivant de l’auteur ont marqué leur siècle et redéfini l’enjeu poétique. Baudelaire bouleverse une France romantique néo-classique, baroque par certains aspects, gothique par d’autres mais fidèle à l’esprit de Raphaël. C’est la France de David et d’Ingres. Si Baudelaire est classique par certains côtés, il est sensible à d’autres conceptions de la beauté qu’il trouve notamment dans la peinture, chez Delacroix, chez Manet ensuite. Voir « Les Phares » (peintres qui ne sont pas classiques et qui ont un autre rapport de la beauté). Ne s’agit-il pas de trouver du nouveau absolument ?

À voir également

  • Carnet de lecture & Dissertation
  • Méthode de la dissertation
  • Plan détaillé de la dissertation sur Baudelaire
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Les Fleurs du Mal Charles Baudelaire 5 sujets de dissertation possibles au bac de français

Carlos Schwabe, Spleen et Idéal, 1906.

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Les Fleurs du Mal, Baudelaire : résumé et analyse [Fiche de lecture]

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les fleurs du mal analyse

Voici un résumé et une analyse (fiche de lecture) du recueil Les Fleurs du Mal de Baudelaire.

Les Fleurs du Mal de Baudelaire est un recueil fascinant car il se situe au carrefour de toutes les influences poétiques du XIXème siècle : le romantisme, le symbolisme et le Parnasse.

Sur le plan de la forme, Les Fleurs du Mal peuvent sembler classique (recours à des formes fixes comme le sonnet, utilisation de l’alexandrin), mais Baudelaire change la musique du vers en multipliant les enjambements, rejets et contre-rejets.

Sur le fond, c’est un recueil qui a choqué la bourgeoisie bien-pensante de l’époque pour sa volonté de mêler le beau et le sordide, la sensualité et le mal .

Ce n’est qu’en 1949 que la Cour de cassation réhabilite Baudelaire et autorise la publication des six pièces condamnées en 1857.

Vidéo d’analyse du recueil Les Fleurs du Mal

Analyses pour le bac :

• À une passante • Alchimie de la douleur • Chant d’automne • Correspondances • Élévation • Harmonie du Soir • Hymne à la Beauté • L’albatros • L’ennemi • L’Horloge • L’Homme et la mer • L’invitation au voyage • La cloche fêlée • La chevelure • La mort des amants • La vie antérieure • Le Balcon • Le chat, Baudelaire • Le serpent qui danse • Le vampire, Baudelaire • Le vin des chiffonniers • Les aveugles, Baudelaire • Paysage, Baudelaire • Le crépuscule du matin • Les Phares, Baudelaire • Moesta et errabunda • Parfum exotique • Recueillement • Remords posthume • Spleen IV, Baudelaire (« Quand le ciel bas et lourd… ») • Une charogne : commentaire • Le soleil, Baudelaire

Qui est Charles Baudelaire ?

Né en 1821, Charles Baudelaire est un enfant difficile qui ne supporte pas le nouvel époux de sa mère, le commandant Aupick.

Une fois le baccalauréat en poche, le jeune Baudelaire mène une vie dissipée dans le quartier latin (Paris).

Pour l’éloigner de cette vie de débauche, sa famille l’oblige à faire un voyage aux Indes en paquebot, mais Baudelaire rentre à Paris au bout de dix mois.

Il devient critique d’art et critique littéraire .

Ses rencontres amoureuses sont déterminantes et influencent son oeuvre : il s’éprend de la mûlatresse (femme métisse) Jeanne Duval, de l’actrice Marie Daubrun de de Mme Sabatier qui tient un salon parisien.

Les Fleurs du Ma l publié en 1857 fait l’objet d’un procès : Baudelaire est condamné en correctionnelle pour «  immoralité  » (voir ma vidéo sur Le procès des Fleurs du Mal ).

Atteint de la syphilis, Charles Baudelaire s’isole et meurt en 1867 à l’âge de 46 ans.

Comment résumer Les Fleurs du Mal ?

Les six sections des Fleurs du Mal retracent l ‘itinéraire de Baudelaire , le cheminement de son âme qui vit une véritable descente aux enfers .

Dès le premier poème de l’œuvre, « Au lecteur », Baudelaire explique que le monde est un enfer. Tout au long du recueil, il explore cet enfer :

1 – Dans « Spleen et Idéal » , il décrit son tiraillement entre le spleen, qui est une profonde angoisse existentielle et l’Idéal.

2 – Dans « Tableaux parisiens » , il tente de se rapprocher de l’autre dans la ville , mais cette tentative de rapprochement aboutit à un échec . Baudelaire met en avant le sentiment de solitude dans la grande ville .

3 – Dans « Le Vin », il se tourne vers les « paradis artificiels » : l’alcool et les drogues.

4 – Dans « Fleurs du Mal » , il décrit le vice et la débauche qui mènent au dégoût de soi .

5 – La section « Révolte » exalte Satan , mais Baudelaire nous montre que pactiser avec le diable est inutile.

6 – Dans « La Mort » , Baudelaire dépeint son aspiration à mourir . La mort est présentée comme l’ultime remède, le secours suprême (Voir par exemple « Recueillement » ou «  La mort des amants  » ).

Quels sont les thèmes importants dans Les Fleurs du Mal ?

Le spleen et l’idéal.

Le spleen , mot emprunté à l’anglais et qui signifie humeur noire, est le mal-être baudelairien. Il s’agit d’un dégoût de tout, d’un état dépressif et morbide ressenti par le poète.

A ce spleen, Baudelaire oppose l’ Idéal , un monde invisible fait de douceur et de volupté.

Pour comprendre ce qu’est l’idéal chez Baudelaire, il faut faire un petit détour par la philosophie.

Il existe en effet un courant philosophique (celui de Platon) qu’on appelle le courant idéaliste. Selon cette philosophie, le monde qui nous entoure n’est qu’un vulgaire reflet d’un monde idéal, d’un monde des idées. Baudelaire s’inscrit dans ce courant idéaliste. Il considère que le monde dans lequel nous vivons est un chaos au delà duquel existe une unité , un sens , un monde d’ordre et de beauté : l’Idéal . Cet Idéal prend de multiples visages : l’enfance, l’ailleurs exotique, le voyage, les femmes, l’ivresse.

Pour aller plus loin, voir ma vidéo sur le spleen et l’idéal .

La femme aimée est une inspiratrice pour Baudelaire, une muse aux multiples visages : mère, amante, déesse, diablesse. On retrouve dans Les Fleurs du Mal l’influence des trois rencontres amoureuses de Baudelaire :

– Jeanne Duval , une mûlatresse (une femme métisse) qui représente la sensualité et l’exotisme. – Madame Sabatier , qui tenait un salon littéraire et qui inspira à Charles Baudelaire une passion spirituelle. – Marie Daubrun qui joua pour Baudelaire le rôle de sœur et d’amante.

La femme incarne souvent l’Idéal, la douceur, la sensualité, l’exotisme mais aussi la souffrance et la trahison, prenant même parfois les traits d’un bourreau, comme dans « Le Vampire ».

Voir ma vidéo sur les femmes dans Les Fleurs du Mal .

Baudelaire est fasciné par la ville , et s’inscrit donc à contre-courant du mouvement romantique qui puise son inspiration dans la nature .

Dans la ville, il s’intéresse aux plus démunis : les vieillards et vieilles femmes, les aveugles, les prostituées et les mendiants dont il révèle la beauté, cachée derrière la détresse.

La ville est aussi le lieu de la solitude : celle des plus démunis, qui sont laissés pour compte par la société, et celle du poète exilé dans la ville, qui fait l’expérience de la solitude dans la multitude.

Voir ma vidéo sur la section Tableaux parisiens .

Quelles sont les caractéristiques de l’écriture de Baudelaire ?

Le travail de Baudelaire sur la forme est remarquable : maîtrise du sonnet et de l’alexandrin, quatrains aux rimes riches, sonorités suggestives grâce à de nombreuses allitérations.

Tout en respectant les formes traditionnelles, le poète change la musique du vers en multipliant les enjambements, rejets et contre-rejets, pour en tirer des effets nouveaux.

On note aussi un goût du contraste qui s’exprime dans l’ alliance de termes contradictoires .

Comme indiqué dans le poème « Au lecteur » qui ouvre le recueil : «  Aux objets répugnants nous trouvons des appas « .

Baudelaire célèbre ainsi une charogne en décomposition dans « Une charogne » ou transforme la beauté en laideur dans « Les métamorphoses du vampire ». A cet égard, le titre du recueil est significatif : il s’agit d’ extraire la beauté du mal .

Que signifie le parcours : Alchimie poétique : la boue et l’or ?

Dans le cadre du bac de français 2020, le recueil des Fleurs du Mal est associé au parcours « Alchimie poétique : la boue et l’or ».

Le libellé de ce parcours peut te sembler énigmatique… C’est qu’il reprend les termes de Baudelaire lui-même à propos de sa poésie !

On retrouve en effet cette expression dans les « Bribes » des Fleurs du Mal (les « Bribes » sont des fragments de poèmes que Baudelaire souhaitait certainement utiliser un jour) : « J’ai pétri de la boue et j’en ai fait de l’or ».

On la retrouve aussi dans un projet d’épilogue pour Les Fleurs des Mal rédigé en 1861 : « Comme un parfait chimiste et comme une âme sainte. Car j’ai de chaque chose extrait la quintessence. Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or ».

Baudelaire compare donc sa poésie à de l’alchimie , une pratique occulte destinée à réaliser la transmutation des métaux vils (plomb) en métaux nobles (l’or).

Cette transformation transparaît d’ailleurs dès le titre Les Fleurs du Mal qui suggère une transformation du mal en fleur.

Le titre Les Fleurs du Mal suggère un processus de transformation du mal en fleur, de la boue en or. Mais quel est ce « mal », cette « boue » et en quoi Baudelaire le transforme-t-il ?

Baudelaire, un alchimiste du temps

Baudelaire est tout d’abord un alchimiste du temps qu’il transforme en éternité.

Chez Baudelaire, le temps est destructeur .

Dans « l’Ennemi », Baudelaire définit ainsi le temps : « Ô douleur ! ô douleur ! Le temps mange la vie / Et l’obscur Ennemi qui nous ronge le cœur / Du sang que nous perdons croît et se fortifie ».

Mais ce temps qui emporte tout est transformé en éternité par l’écriture poétique. C’est le sens de l’idéal que le poète parvient à atteindre dans un poème comme « Harmonie du soir » où le chaos du temps est transcendé par une harmonieuse éternité.

Baudelaire, un alchimiste de la société

Baudelaire est aussi un alchimiste de la société dont il sublime la laideur .

Dans « Tableaux Parisiens », Baudelaire donne à la ville une noblesse et une dignité poétique qu’elle n’avait pas auparavant.

Baudelaire valorise ceux qui sont à la marge, généralement exclus de l’espace poétique : les vieillards, les aveugles, « la servante au grand cœur ». Il sublime la ville et les petites gens par son écriture poétique.

Baudelaire, un alchimiste du spleen

Baudelaire transforme le spleen, la mélancolie en inspiration poétique .

Dans « Spleen LXXVIII» (« Quand le ciel bas et lourd… ») , la mélancolie emporte le poète dans le désespoir. Dans «  Alchimie de la Douleur « , le processus de transformation est même inversé : «  je change l’or en fer « , ce qui suggère l’échec du poète.

Mais Baudelaire lutte contre le spleen en le transformant en inspiration poétique . Dans «  Moesta et errabunda  » par exemple, il sublime le spleen en évoquant un paradis imaginaire.

Baudelaire, un alchimiste du brouillard en clarté

Baudelaire transforme enfin le brouillard en clarté : par le travail poétique, il parvient à comprendre le sens des choses .

Dans « Elévation », le poète montre que la puissance de l’esprit permet de mieux comprendre «Le langage des fleurs et des choses muettes ».

Dans « Correspondances », il décode les signes cachés de la nature pour en comprendre le sens : « La Nature est un temple où de vivants piliers / Laissent parfois sortir de confuses paroles ». Baudelaire transforme ainsi l’invisible en sens.

Tu étudies Baudelaire ? Regarde aussi :

♦ La modernité chez Baudelaire [vidéo] ♦ La biographie de Baudelaire [vidéo] ♦ Le Spleen de Paris [fiche de lecture] ♦ La rage de l’expression, Ponge [fiche de lecture] ♦ Le parti pris des choses, Ponge [fiche de lecture] ♦ Cahiers de Douai, Rimbaud [fiche de lecture] ♦ Capitale de la douleur, Eluard [fiche de lecture] ♦ Mes forêts, Hélène Dorion [fiche de lecture]

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  • Quel sujet choisir au bac de français ? [vidéo]
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dissertation des fleurs du mal

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Amélie Vioux

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74 commentaires

bonjour, je dois travailler sur le sujet dissertation suivant : Baudelaire dédicace Les Fleurs du Mal à Théophile Gautier, en qui il voit un « parfait magicien ». En quoi peut-on dire que son recueil poétique procède lui aussi d’une parfaite magie ?

je pêche sur le plan de dissertation, les 3 Parties. une aide serait précieuse. merci beaucoup

Bonjour, pour mon bac blanc je dois travailler sur les 6 dernières strophes de Bénédiction mais je ne trouve aucune analyse. Merci pour votre aide.

Bonjour Amélie, je travaille sur « les fleurs du mal » afin de remplir un simple carnet de lecture. Ma prof m’a dit de ne lire que certains poèmes afin de comprendre, mais je ne sais pas quoi choisir… Pouvez vous me conseiller et me dire quel poèmes dois-je lire afin de comprendre les thèmes essentiels s’il vous plaît. Merci d’avance

personnellement j’ai choisi correspondances, l’invitation au voyage et a une passante. mon prof m’a dit que c’était les bon textes a approfondir mdr un peu en retard la réponse

Bonjour, J’étudie les fleurs du mal. Je dois travailler sur les paradis artificiels. Je trouve le sujet un peu difficile car on n’ arrive pas à le définir. J’aimerais savoir quels sont les poèmes des fleurs du mal qui vont avec ce thème. Pour l’instant j’ai trouvé la beauté, Moesta et Errabunda, le poison, l‘aube spirituelle, sed non satiata. Est ce que cela sont bons? Merci si quelqu’un me répond

Bonjour Cécile, Les paradis artificiels désignent les drogues utilisés par le poète pour trouver l’inspiration poétique. Il te faut donc chercher des poèmes en lien avec ce thème (la section « Le Vin » est particulièrement importante à cet égard puisqu’elle évoque ces paradis artificiels). Bon courage !

Merci infiniment de m’avoir répondu . Je vais relire les poèmes de cette partie. J’ai eu votre livre en cadeau d’anniversaire par une amie. J’ai déjà commencé à le lire et il m’a beaucoup aidé.

Je dois travailler sur le texte « Spleen – J’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans »

Je ne le trouve pas, vous pouvez me dire si vous l’avez dans votre liste (sous un autre titre ?)

Merci +++++

Franchement, bravo je trouve que c’est très bien expliqué comme il faut en détails, ça m’a beaucoup aidé !

Bonjour et merci pour toutes vos réalisations. C’est très bien expliqué et accessible 🙂

A quel mouvement littéraire les fleurs du mal est il rattaché s’il vous plaît ?

Bonjour ! Les Fleurs du Mal sont rattachées à trois différents courants littéraires, à savoir le Romantisme, le Symbolisme et le Parnasse (l’Art pour l’Art) ! Il est très difficile de qualifier un poète et son œuvre d’un seul mouvement, mais mon professeur de Français nous a enseigné que Baudelaire était très souvent considéré comme Symbolique (avec Verlaine et Rimbaud par exemple). C’est à dire qu’avec des sens, des symboles et/ou des illusions, le poète nous montre sa façon de voir les choses. J’espère t’avoir aidée Anaïs et bonne chance pour cette année !

Bonjour ! Il me semble que le recueil des Fleurs du Mal est rattaché au romantisme et au symbolisme. Au Romantisme parce que Baudelaire s’exprime notamment sur ses émotions. Et au symbolisme parce que il parle dans ce recueil d’un imaginaire, d’un idéal. Ce que je dis est à vérifier, mais il me semble que ce sont ces mouvements auxquels se rattache cette œuvre.

Bonjour madame, Pour commencer, merci beaucoup, votre site m’aide vraiment pour mes révisions. Nous allons commencer à étudier les Fleurs du Mal dans quelques jours, j’ai donc voulu regarder vos vidéos. J’ai été voir sur votre chaîne YouTube, mais je ne trouve pas la vidéo sur les thèmes récurrents. Pourriez-vous m’indiquer son emplacement, s’il vous plaît ? Merci d’avance.

Bonjour Cécile, J’ai réalisé une vidéo sur chaque thème clé des Fleurs du Mal . Tu as un lien vers les vidéos, sur cette page, à la fin de chacun des paragraphes consacrés aux thèmes (le spleen et l’idéal, la femme, la ville…)

bonsoir est ce que vous pouvez m’aider, je dois faire une synthese pour demain sur cette problematique « quelles sont motivations quant au choix de l’objet d’etude la Boue et l’Or ?  » s’il vous plait si vous pouvez me donner quelques points importants ou des idees pour que je puisse commencer a rediger mercii beaucoup

Bonsoir, j’espère que vous allez bien. Je suis une candidate libre en Terminale generale, en première je n’ai pas passer l’épreuve de francais a cause d’un problème d’inscriptions donc je vais l passer cette année et je dois choisir 10 textes, comment je peux le faire je ne savais pas que je dois choisir seulement 10 textes?

Bonjour Amélie, est-ce que tu peux me parler précisément du projet de Baudelaire à travers ce recueil s’il-te-plaît (Les Fleurs du Mal) ?

Bonjour Amélie, d’abord merci pour cette série de vidéos complète, cela m’a vraiment aidé mais comment pourrais-je répondre à la question « justifier le titre de ce recueil » ? Merci d’avance

C’est vraiment super,maintenant je comprends mieux Baudelaire.

Bonjour, tout d’abord je voulais vous dire que vos vidéos sont très instructives et faciles à comprendre. Merci pour cela d’ailleurs!

Je voulais savoir quelle était la signification du titre. J’ai un travail à faire sur ce recueil et la question posée est « En quoi réside la beauté dans les différentes formes du mal? », savez-vous m’aider par rapport à cela? J’aurai besoin de vos lumières, j’avoue que je suis un peu perdue… Merci d’avance.

pourquoi je ne peux pas copier-coller de votre site Amelie?

Tu peux télécharger et imprimer les pages de mon site en cliquant sur le lien vert « Clique ici pour imprimer cet article » à la fin de chaque article. Bonnes révisions !

Il s’agit d’une oeuvre passionnante ,deroutante………(je vois) En tout cas merci bcp pour votre aide indispensable ,je plaisante

Ma vison du recueil est nettement plus claire grâce à votre analyse ! Merciii !

bonjour je dois démontrer les similitudes et les différences entre 2 poèmes de Baudelaire sur la Mort 1-la mort des pauvres 2-le rêve d’un curieux

différences; un on prends un élixir pour voir la mort et l’autre le rideau doit se lever similitudes; la mort demeure inconnu dans les 2 poèmes

avez vous autres idees a me suggerer

Bonjour, Votre site est très bien, il m’aide beaucoup à comprendre certaines choses. Cette vidéo m’a beaucoup aidé, elle est complète et très bien faite. Merci Avez-vous fait une analyse sur le titre du recueil Les Fleurs du Mal ? Merci d’avance

Bonjour, je crois qu’il y a une petite erreur de date dans « Le procès des Fleurs du mal », au premier paragraphe, ce serait « en août 1857 » et non pas 1957 Sinon merci beaucoup pour cette analyse !

Oui, bien sûr c’est une erreur : le procès a eu lieu en 1857. C’est corrigé !

Bonjour & Merci ! Oui je pense ainsi ça serait plutôt 1857 et la réhabilitation les  » Fleurs du Mal  » 1949 ……

La vidéo n’apparait pas… c’est normal?

Bonjour Clo, Ce n’est pas normal : c’est qu’un plugin de ton navigateur bloque le visionnage ou qu’il te faut installer un plugin (type flash adobe) pour visionner les vidéos. Pour aller plus vite, tu peux essayer de regarder ma vidéo en changeant de navigateur internet (mozilla, google chrome…) ou bien fais une recherche sur internet pour trouver le plugin qui fait défaut à ton navigateur pour visionner les vidéos.

très bonne vidéo, elle explique vraiment bien l’essentiel ! merci beaucoup, ça m’aide vraiment pour l’oral

Jai besoin de travailler un commentaire

est ce que vous pouvez m’aider à analyser cette citation « Encore une Électre ! Quand nous serons à cent… Mais celle-ci offre une particularité. Quoique née la dernière et la dernière venue, elle nous laisse l’impression d’être la plus vieille de toutes, la plus surannée. Cela tient à l’œuvre, sans doute, qui cherche son originalité sans la trouver, entre quatre ou cinq imitations, mais surtout au spectacle qui nous restitue, dans un invraisemblable bric-à-brac cubiste et dadaïste, une avant-garde depuis longtemps passée à l’arrière-garde. Sa technologie, qui remonte à la découverte de l’art nègre et aux expositions de dessins de fous dont les années d’après l’autre guerre »

Merci beaucoup pour cette analyse très complète et très intéressante!

Je dois lire Baudelaire, Les fleurs du mal pendant les 2 semaines de vacances et les vidéos étaient bien mais pourquoi les 4 autres parties, Vin, Fleurs du mal, Révolte et Mort n’ont pas de vidéos, je suis un peu perdue…

Merci d’avance et encore merci pour les 2 premières vidéos qui m’ont bien aidées.

Bonjour Enora, J’ai fait 7 vidéos sur Baudelaire et Les Fleurs du Mal . Je n’ai pas fait une vidéo par section des Fleurs du Mal mais plutôt des vidéos sur des points clés qui font souvent l’objet de questions à l’oral de français. Clique ici pour voir la liste de mes articles et vidéos sur Baudelaire.

Super video !! Merci . Par contre je ne comprend pa la sinification du titrepeut tu me l’ epliquer ?

Fleur du Mal -> Oxymore Du mal peut naître la beauté, c’est ce qu’on comprend tout au long du poème.

Êtes-vous sûre qu’il est impossible de tomber en lecture analytique sur un texte que l’on a pas étudié en classe ? Je connais quelqu’un qui lui à été interrogé sur un texte qu’il n’avait pas travaillé, et qui a donc dû faire un commentaire en 30 min. Ça m’effraye un peu…

bonjour Amélie,

Peux-tu m’expliquer rapidement ce qu’est le projet de préface aux Fleurs du Mal ? Merci

en fait j ai un commentaire composé cette année sur les fleurs du mal de charl baudelaire et je veux bien apprendre la méthode comment peut travailler sur un commentaire composé

mérçi également amélie ca ma fait plaisir.

Merci beaucoup Amélie! Ces vidéos m’ont aidé à rafraichir ma mémoire et ainsi à mieux comprendre le recueil.

bonjour, je voudrais savoir si c’était possible d’avoir une analyse sur le poème  » hymne » et non hymne de beauté que vous avez déjà fait qui fait parti des épaves? merci

Bonjour Amélie il me semble que vous avez oublier une section « Piéces condamnées »

Merci beaucoup pour ces vidéos qui me sont très utiles pour mon oral de français !!

Bonjour Amélie ! Pour commencer je voulais vous remercier pour ce site juste MA-GNI-FIQUE qui m’a été d’une très grande aide pour l’écrit de français !! Vos vidéos sont très claires et merci beaucoup pour cela! Je voulais vous demander si vous pouviez faire un commentaire composé sur « Ciel Brouillé » de Baudelaire, car je dois le présenter à l’oral et le plan de ma prof n’est pas super super et j’ai l’impression de n’avoir pas bien saisi le sens du texte… Merci beaucoup encore une fois!

merci beaucoup vos vidéo me sont d’une grande aide étant donné que je passe le bac de français cette année grâce à vous je me suis beaucoup améliorée et mes résultats sont en constante progression 🙂 mais quand pourrions nous avoir la vidéo de  » la femme dans les fleurs du mal » ? mais sinon merci beaucoup sérieusement votre blog est une bouée de sauvetage!!!

Je vais bientôt enregistrer cette vidéo, cela devrait donc être prêt le mois prochain !

Je viens de publier ici la vidéo sur La femme dans Les fleurs du Mal . Bon visionnage !

Bonjour Amélie je viens de tomber sur ce site très enrichissant, on n’étudie maintenant les poètes maudits et les poètes romantiques et voilà maintenant que grâce à vous je peut bien découvrir le mal des fleurs et tout ce qui tourne autour. Je vous remercie infiniment

Merci beaucoup pour toutes ces vidéos qui m’ont bien aidées à comprendre ce livre, vivement la place des femmes, j’ai un exposé sur le cycle de Mme Sabatier et Jeanne Duvale pour bientôt. Je garde ce site sous le coude !

Merci et à bientôt alors !

Mille mercis ! Mon fils Cyrill a trouvé votre site et j’en suis ravie. Ses cours sont chaotiques et vous lui apportez les réponses dont il a besoin. Il me transmet vos rapports afin que je les lise avec lui et c’est un grand soulagement car sa classe n’est pas prête du tout pour l’examen ! Vous êtes une aide précieuse et je garde vos coordonnées pour ma fille qui aura le bac de français l’an prochain. Bonne continuation !

Merci beaucoup Christel et bonne continuation à vous et à votre fils aussi 🙂

j ai bcp d amour pour vous mais je suis a des milliers d annees lumieres de toi.

Bonjour Amélie, je viens de tomber sur ton article sur Les Fleurs du Mal, il est vraiment génial c’est super ce que tu fais! Cela m’intéresse beaucoup puisque je dois faire une fiche de lecture ur ce livre, fiche qui doit être composée de 5 grands thèmes contenus dans ce recueil, thèmes que je n’ai pas encore totalement décidé. La vidéo que vous avez publié m’est déjà d’une grande utilité et je vous en remercie beaucoup! Seulement voila, j’ai une petit soucis: je vois dans l’introduction de votre vidéos que vous dites que vous en avez fait 5 autres pour plus développer les différents thèmes du livre, mais je ne sais malheureusement pas où trouver ces vidéos, j’ai cherché, mais en vain!

Pourriez-vous, s’il vous plait, m’indiquer où est-ce que je peux les trouver ? Merci d’avance.

Bonjour Amélie, Merci pour ton message. La série sur Les Fleurs du Mal est à moitié publiée : – Vidéo 2 : Spleen et idéal – Vidéo 3 : tableaux parisiens Les vidéos 4 et 5 seront publiées en mars et en avril.

Bonjour, est-ce que la vidéo sur le scandale qu’à fait les fleurs du mal est déjà disponible ? Quand le sera-t-elle ? Merci beaucoup

Bonjour Elisa, Je n’ai pas encore eu le temps de réaliser cette vidéo, mais je compte le faire courant décembre.

Bonjour, quand est ce que la video les femmes dans les fleurs du mal va elle sortir s’il vous plait ? Merci

Bonjour, Je n’ai pas encore eu le temps de faire cette vidéo, mais je m’y attelle en décembre !

Merci pour cette vidéo passionnante. J’apprends pleins de choses !

Excellent site, je recommande !

Cette vidéo est comme toutes les autres une merveille, c’est à se demander comme on ne l’avait pas vu avant ! Excellent site qui permet de mieux comprendre le français, merci. J’envie les prochaines personnes qui découvriront votre site quand il sera encore plus complet ! Continuez ainsi 😀

Coucou Amélie,

A quand une vidéo sur « Les Figures Féminines Dans Les Fleurs Du Mal » ?

Merci beaucoup !

Bonjour Déborah, J’ai un peu de retard sur mon programme, cette vidéo ne sera sûrement prête que début juillet…

Mon oral est lundi et j’ai un objet d’étude consacré à ce sujet mais tant pis, ça pourra tjs servir !

J’adore vos vidéos vous m’avez éclairée sur beaucoup de sujets ! je vous en remercie 😉

Vos vidéos sont des petites merveilles à écouter, c’est très clair, logique, BRAVO !

avant de connaitre votre site je ne comprenais pas bien Baudelaire, mais la tout vos articles me le font comprendre de plus en plus et me le rend de plus en plus interessant à étudier. Merci énormément pour ça car aucun autre site n’est aussi clair et intéressant que le votre.

Merci Olympe et bonne continuation 🙂

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Exemples de sujets de dissertation sur Les Fleurs du Mal de Baudelaire

Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire est un recueil de poèmes publié en 1857 qui a été mal accueilli par la critique et censuré dès sa parution. De nos jours, cette oeuvre est étudiée en long et en large par les étudiants.

Exemples de sujets de dissertation sur Les Fleurs du Mal de Baudelaire

Credit Photo : Flickr Pierre Metivier

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Sujet 1 - « Tu m’as donné ta boue et j’en fait de l’or ». Dans quelle mesure ce vers de Baudelaire tiré de l’épilogue des Fleurs du Mal est-il caractéristique de cette oeuvre ?

Ici, il s’agit de comprendre en quoi l’oeuvre de Baudelaire est centrée sur des sujets de caractère essentiellement social, qui, une fois passés sous la plume de l’auteur deviennent des poèmes d’une grande richesse. Ici, Baudelaire base son recueil sur l’air de son temps en évoquant des thèmes pourtant « boueux » qui marqueront à jamais les siècles à venir. Baudelaire est un poète mettant en avant le thème de la boue qui représente le Paris du XIXe siècle. Le Second Empire est ici dépeint par une prose évoquant souvent une salubrité moyenne, avec une ville physiquement et moralement « sale » ; comme nous pouvons le voir à travers des poèmes tels que «  Le Vin des chiffonniers  » ou encore «  Crépuscules  ». Mais l’une des principales missions de Baudelaire est celle-ci : transformer cet aspect sombre de Paris en de l’or. Il s’agit ici de révéler le beau dans le laid, à l’image du poème «  Une Charogne  ».

Documents à consulter :

Les Fleurs du mal, Une Charogne - Charles Baudelaire (1857) - En quoi Baudelaire cherche-t-il à extraire l'or de la boue, la beauté du mal ?

Les Fleurs du Mal - Baudelaire (1857) - Alchimie poétique : la boue et l'or

Sujet 2 - En quoi l’oeuvre de Baudelaire est-elle un reflet de la violence du Paris du XIXe siècle ?

Ici, il s’agit de mettre en avant les divers poèmes permettant de faire dans un premier temps l’éloge, mais aussi la critique de la ville de Paris , qui abrite au sein des poèmes des prostituées ou encore des assassins dans un environnement peu luxueux.

Document à consulter :

Les Fleurs du Mal - Baudelaire (1857) - Préparation à l'oral du bac de français

Sujet 3 - Quels sont les principaux thèmes exploités par Baudelaire à travers son oeuvre Les Fleurs du Mal ?

Il s’agit ici d’un sujet thématique visant à faire ressortir les divers sujets utilisés par l’auteur. Parmi eux : le voyage, l’amour, Paris, la prostitution ou encore la mort. Un contraste entre des thèmes lumineux et sombres peut être mis en avant.

Les Fleurs du Mal, Au lecteur - Baudelaire (1857) - Une préface annonçant les thèmes de l'oeuvre

Sujet 4 - Le rêve d’un ailleurs : dans quelle mesure l'oeuvre Les Fleurs du Mal peut être caractérisée d’une quête d’un autre monde ?

À travers ce sujet, il s’agit de mettre en avant le thème du voyage dans l’oeuvre. En effet, divers poèmes de Baudelaire mettent en avant un aspect exotique du temps, laissant place à la rêverie de l’auteur.

Le Spleen de Paris. Un hémisphère dans une chevelure - Charles Baudelaire (1869) - La dégradation de l'appel lyrique vers un ailleurs onirique

Sujet 5 - En quoi le recueil des Fleurs du Mal retranscrit-il une dualité du thème de l’amour qu’éprouve Baudelaire ?

Pour ce sujet, il s’agit de tenter de percevoir la dualité qui existe chez Baudelaire au sujet de l’amour. En effet, l’amour est un thème qui revient assez fréquemment dans l’oeuvre, celui-ci passant par diverses figurines évocatrices. Si certains poèmes mettent en avant une femme synonyme de muse et de source de beauté ; d’autres au contraire tentent à montrer une femme dominatrice apparentée à la souffrance. Ici, nous pouvons percevoir alors une dualité de l’amour vacillant entre un côté joyeux et positif de celui-ci, et un autre côté davantage sombre, provoquant cette fois-ci une répulsion chez l’auteur.

Corpus de 4 poèmes de Chénier, Baudelaire, Aragon et Labé - Par quels procédés les poèmes expriment la double réalité de l'amour qui suscite la souffrance ?

Sujet 6 - Dans quelle mesure le spleen est-il caractéristique de cette oeuvre ?

Nous pouvons remarquer que le spleen est un concept qui traverse l’intégralité de l’oeuvre de Baudelaire. L’auteur y consacre même une section complète appelée «  Spleen et Idéal  ». Ici, le spleen renvoie à un état de mélancolie, d’ennui ou encore d’angoisse qui est très caractéristique de l’oeuvre baudelairienne. Il s’agit donc pour répondre à ce sujet de faire ressortir les différents poèmes mettant en avant ce procédé, et de comprendre comment celui-ci est mis à l’oeuvre.

L'Albatros - Charles Baudelaire (1859) - En quoi ce poème exprime-t-il bien la tension entre spleen et idéal ?

Sujet 7 - Par quels procédés littéraires et stylistiques peut-on percevoir la mélancolie de l’auteur à travers l’oeuvre ?

Ici, il s’agit d’une analyse aussi bien stylistique que thématique de l’oeuvre. Premièrement, il s’agit de faire ressortir les divers thèmes pouvant s’apparenter à de la mélancolie : ici, nous avons bien sûr les références au spleen, à la mort, ou encore à la maladie qui peuvent être évoquées. Mais il s’agit aussi de s’appliquer à déceler les procédés stylistiques de l’auteur pour contribuer à dégager cette aura des textes. L’angoisse est un thème très récurrent dans cette oeuvre.

La mélancolie chez Montaigne, Baudelaire et Proust

Sujet 8 - L’art à travers Les Fleurs du Mal

Pour traiter ce sujet, il convient de mettre en avant l’aspect artistique présent dans l’oeuvre. En effet, l’art pictural ou musical est très présent dans cette oeuvre qui ne reflète que l’intérêt accru de l’auteur pour des références telles que Delacroix ou encore Manet .

« C'est un des privilèges prodigieux de l'Art que l'horrible, artistement exprimé, devienne beauté (...) ». En quoi ce propos peut-il représenter les enjeux poétiques de Baudelaire ?

Sujet 9 - Baudelaire fait partie du cercle des « poètes maudits ». En quoi cette oeuvre nous aide à le comprendre ?

Au côté de Rimbaud ou encore de Mallarmé, Baudelaire est considéré comme un poète maudit. Sur quoi cette terminologie se fonde-t-elle ? Pour le comprendre, il est important d’évoquer et de mettre en avant le procès de l’auteur qui tend à le rejeter des marges de la société. Utilisant des thèmes peu appropriés à la littérature de ses contemporains, Baudelaire est alors condamné par la société qui juge ses écrits peu moraux, mettant en avant des thèmes tirés majoritairement du mal.

Comment s'exprime le poétique à travers le thème du voyage dans ces textes ? (''L'Invitation au Voyage''de Baudelaire; ''Brise Marine''de Mallarmé; ''Ma Bohème''de Rimbaud et ''Albums''de Lafargue)

Sujet 10 - Baudelaire ou le père de la modernité poétique

Ici, il s’agit de comprendre en quoi Baudelaire est aujourd’hui considéré comme le père de la modernité poétique. Pour le comprendre, il faut saisir le fait qu’à travers cette oeuvre, l’auteur met en avant des thèmes allant à l’encontre de ce qui est admis d’évoquer dans une oeuvre. Ici, nous percevons dans les divers thèmes évoqués que le poète tente de faire surgir les bas-fonds de la société parisienne en évoquant des sujets peu flatteurs. Ainsi, Baudelaire rompt les principes classiques pour venir mettre en avant une modernité littéraire qui le conduira en procès le 20 août 1857 pour cause d’outrage à la morale publique et aux bonnes moeurs. Pour ce sujet, il convient donc de mettre en avant tous les aspects controversés de Paris et de sa société mis en oeuvre et dénoncé à travers les différents poèmes.

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Baudelaire dissertation. Le sujet traité ci-dessous porte su r Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire dans la perspective du parcours associé «  Alchimie poétique: la boue et l’or.  » Le sujet de dissertation est intégralement traité sous forme de plan détaillé. Il peut également permettre de faire une synthèse, une révision dans la perspective de la dissertation.

Sujet de dissertation: Peut-on dire que, dans Les Fleurs du mal , Baudelaire apparaît comme un alchimiste?

Mais en préambule: Qu’est-ce que l’alchimie? Nous nous appuyons sur les définitions proposées par le CNRTL:

  • Définition étymologique: Pratique de recherche en vogue notamment au Moyen Âge, ayant pour objet principal la composition d’élixir de longue vie et de la panacée universelle, et la découverte de la pierre philosophale en vue de la transmutation des métaux vils en métaux précieux.
  • En partic.  [En parlant de création poétique ou du langage] Transformation de la réalité banale en fiction hallucinatoire ou/et poétique.  Alchimie du verbe .

Problématique: Quelle est la fonction de la poésie baudelairienne?

1. La poésie baudelairienne et le lyrisme

Baudelaire, comme nombre de poètes au milieu du XIXème siècle, traite de sujets lyriques.

A. L’amour

A l’instar des poètes depuis l’Antiquité, Baudelaire traite avant tout de la question amoureuse. Citons « L’invitation au voyage » dans laquelle il propose une rêverie amoureuse. Il s’inscrit dans l’évocation de sentiments personnels et utilise la première personne du singulier.

B. Le voyage

Ensuite, Baudelaire a très tôt été forcé de voyager lorsque son beau-père militaire, le général Aupick, a voulu tenter de le mettre dans le droit chemin. Mais cette expérience lui a donné le goût de la découverte de l’exotisme, très en vogue au XIXème siècle.

C. Le spleen

Enfin, les Romantiques traitaient le thème de la nostalgie. Baudelaire va aller plus loin et traiter du spleen . (voir fiche sur le spleen ) Il propose un cycle composé de plusieurs poèmes du même titre afin de mettre en évidence la bataille qui se livre en lui entre l’Idéal et le Spleen . Nous pouvons par exemple renvoyer à «  Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle « .

Lorsque Baudelaire fait oeuvre de lyrisme, il s’inscrit souvent dans la lignée des Romantiques qui l’ont précédé.

2. La poésie dans Les Fleurs du mal : l’alchimie

A. de la banalité à la poésie.

Ainsi, dans « A une passante », Baudelaire donne à lire un poème qui repose sur un instant fugace, la rencontre d’une séduisante inconnue dans la rue.

B. De la laideur à la beauté

En effet, si Baudelaire crée un poème dans la lignée de l’Art pour l’Art avec « La beauté » qui renvoie à la beauté idéale et glacée de la statue, il parvient également et c’est exceptionnel à créer du Beau à partir de la plus grande laideur. Ainsi, dans «  Une charogne » , il décrit avec une grande poésie un cadavre en putréfaction croisé le long d’un chemin de promenade.

C. La beauté dans le mal

  • D’abord, le titre du recueil poétique, Les fleurs du mal , donne à penser grâce à l’oxymore (« fleurs » et « du mal ») la synthèse dont la poésie est capable.
  • Effectivement, Baudelaire se propose d’aborder des thèmes sulfureux tels que le vampirisme ou encore l’homosexualité féminine. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la première édition est interdite et fait l’objet d’un procès . Dans les six poèmes interdits, Baudelaire valorise par la poésie des situations qui sont décriées par la société de son époque.

3. La poésie Baudelairienne: une poésie qui réfléchit sur la poésie

A. la situation du poète.

Or, Baudelaire découvre très vite que le poète est différent du reste de la société. En effet, sa capacité à voir et à dire le monde fait de lui un être d’exception. Il l’explique dans « L’albatros » . Ainsi, cet oiseau est doté de grandes ailes, ce qui apparaît comme un atout en vol mais qui s’avère une grande difficulté sur terre lorsqu’il s’agit de marcher. Dans la morale de cet apologue, Baudelaire explique qu’il faut voir une comparaison entre la situation ambivalente du poète et celle de l’ albatros.

B. Le poète l’alchimiste

Puis, Baudelaire montre à plusieurs reprises dans le recueil que le poète est capable de transfigurer le réel. Effectivement, la beauté de la poésie lui permet de changer l’éclairage que l’on porte sur le réel. Ainsi, dans « Soleil », il compare l’oeuvre du soleil et celle du poète. Car tous deux sont capables de changer la vision que l’on a des choses et tous deux sont nécessaires à la vie.

C. Le voyant

Enfin, dans ses poèmes, Baudelaire va plus loin encore et fait du poète un être capable de déchiffrer des signes que le commun des mortels ne peut voir. Ainsi dans «  Correspondances « , le poète est celui qui déambule dans une forêt de symboles et qui est capable de leur donner du sens.

Merci de ta lecture. N’hésite pas à poster tes remarques et commentaires, il est important pour nous de savoir si le contenu correspond à tes besoins.

En complément de la fiche « Baudelaire dissertation », tu apprécieras certainement d’autres cours. Nous te proposons avant tout ceux ci-dessous:

– Procès des Fleurs du mal

– Analyse du recueil des Fleurs du mal

– Biographie de Charles Baudelaire

– Texte intégral « Une charogne »

– Explication linéaire « une charogne »

– Recuei l Les fleurs du mal en PDF

4 réflexions sur « BAUDELAIRE DISSERTATION »

d’un point de vue méthodologique, ce type de question (question fermée) appelle un plan dialectique

Bonjour, Merci de votre commentaire. En effet, ce type de question permet de recourir au plan dialectique mais il est parfaitement envisageable de construire sa réflexion sur un autre découpage.

Bonjour, je ne comprends pas bien La poésie Baudelairienne: une poésie qui réfléchit sur la poésie, pourquoi la poésie reflechirait-elle sur la poésie ? Merci d’avance pour votre reponse

Bonjour Philippe, Merci de cette question, elle nous permet de clarifier notre propos. La poésie qui réfléchit sur la poésie est en fait un métalangage. Autrement dit, c’est le même processus de réflexion sur soi-même que l’on peut retrouver dans un film qui traite du cinéma, de la façon de produire, de tourner…

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Dissertation sur les fleurs du mal: sujet, l’introduction, résumé, conclusion.

dissertation des fleurs du mal

Symbols: 12278

Words: 2183

I. Introduction A. Présentation de l’œuvre et de l’auteur B. Contexte historique et culturel de l’époque de Baudelaire C. Problématique : Comment Baudelaire utilise-t-il la poésie pour exprimer son désespoir face à la condition humaine dans Les Fleurs du Mal ?

II. La représentation de la condition humaine dans Les Fleurs du Mal A. L’isolement et le désespoir B. La fuite de la réalité et l’ivresse C. La sublimation de la souffrance

III. Les moyens poétiques utilisés par Baudelaire pour exprimer son désespoir A. Le recours à la symbolique B. L’usage du vers libre C. La poétique du spleen

IV. La portée critique et contestataire de la poésie baudelairienne A. La critique de la société moderne B. La subversion des normes morales et esthétiques C. L’expression d’un individualisme radical

V. La réception critique de Les Fleurs du Mal A. La censure et le procès B. La défense de l’œuvre par Baudelaire et ses partisans C. L’influence des Fleurs du Mal sur la poésie moderne

VI. Conclusion A. Synthèse des éléments clés de la dissertation B. Réponse à la problématique C. Ouverture sur les enjeux contemporains de la poésie baudelairienne

I. Introduction

A. présentation de l’œuvre et de l’auteur.

Les Fleurs du Mal, recueil de poèmes publié en 1857, est l’œuvre majeure de Charles Baudelaire, poète français du XIXe siècle. Considéré comme l’un des plus grands poètes de la langue française, Baudelaire est célèbre pour sa poésie lyrique et moderne, sa critique de la société de son temps, et son esthétique du spleen.

B. Contexte historique et culturel de l’époque de Baudelaire

Au XIXe siècle, la France traverse une période de grands changements sociaux, politiques et culturels. La révolution industrielle, la croissance démographique, les bouleversements politiques et l’émergence de nouveaux courants artistiques marquent profondément cette époque. Baudelaire, qui a vécu à Paris pendant cette période de transition, est un témoin privilégié de ces changements, qu’il décrit dans Les Fleurs du Mal.

C. Problématique : Comment Baudelaire utilise-t-il la poésie pour exprimer son désespoir face à la condition humaine dans Les Fleurs du Mal ?

Les Fleurs du Mal sont souvent considérées comme une œuvre marquée par le désespoir, la mélancolie et la recherche d’un sens à la vie. La poésie de Baudelaire est imprégnée d’un profond sentiment de solitude, d’isolement et de désespoir, qu’il exprime à travers une esthétique de la modernité et une subversion des normes morales et esthétiques de son temps. Cette dissertation se propose d’analyser comment Baudelaire utilise la

II. La représentation de la condition humaine dans Les Fleurs du Mal

A. l’isolement et le désespoir.

Le thème de l’isolement est omniprésent dans Les Fleurs du Mal, et illustre la condition humaine telle que la voit Baudelaire. Les poèmes évoquent la solitude de l’individu dans une société oppressante et étouffante, la difficulté de communiquer avec les autres, et le sentiment d’être incompris. Cette vision de l’isolement est étroitement liée au désespoir, qui se manifeste dans de nombreux poèmes à travers une douleur existentielle profonde, la perte de tout espoir et la révolte contre la vie.

B. La fuite de la réalité et l’ivresse

Pour échapper à cette condition humaine oppressante, de nombreux personnages des Fleurs du Mal cherchent refuge dans la fuite de la réalité et l’ivresse. Les poèmes évoquent ainsi l’alcool, la drogue, le rêve et l’imagination comme des moyens d’échapper à la réalité et à l’isolement. Cependant, cette fuite est souvent présentée comme une illusion temporaire qui ne peut que conduire à un désespoir encore plus profond.

C. La sublimation de la souffrance

Enfin, la sublimation de la souffrance est une autre dimension importante de la représentation de la condition humaine dans Les Fleurs du Mal. Baudelaire utilise la poésie pour exprimer la souffrance humaine de manière esthétique, en transfigurant la douleur en une expérience artistique. Les poèmes évoquent ainsi la beauté de la tristesse, la grandeur de la souffrance, et la fascination pour la mort.

En somme, la représentation de la condition humaine dans Les Fleurs du Mal est marquée par un profond sentiment d’isolement et de désespoir, une quête d’ivresse et de fuite de la réalité, et une sublimation esthétique de la souffrance. Ces thèmes expriment la vision de Baudelaire de la vie humaine, telle qu’elle se manifeste dans une société moderne en proie à des bouleversements et des crises profondes.

III. Les moyens poétiques utilisés par Baudelaire pour exprimer son désespoir

A. le recours à la symbolique.

Baudelaire utilise une symbolique complexe dans Les Fleurs du Mal pour exprimer son désespoir face à la condition humaine. Les symboles récurrents de la mort, de la nuit, de la nature et de l’eau, entre autres, permettent à l’auteur d’exprimer des idées et des émotions complexes de manière suggestive et allusive. Par exemple, le poème “Le Léthé” utilise la symbolique de l’eau pour exprimer le désir d’oubli face à la douleur de la vie.

B. L’usage du vers libre

L’usage du vers libre est une autre caractéristique de la poésie de Baudelaire qui permet d’exprimer le désespoir de manière innovante et libératrice. Le vers libre permet à Baudelaire de rompre avec les formes poétiques traditionnelles et de créer des rythmes et des structures propres à sa vision de la poésie. Le poème “Spleen” illustre cette innovation formelle et poétique, qui permet à Baudelaire d’exprimer son désespoir de manière puissante et originale.

C. La poétique du spleen

La poétique du spleen est un concept clé de l’œuvre de Baudelaire, qui exprime le désespoir et la mélancolie de manière poétique et esthétique. Le spleen est un état d’âme mélancolique et dépressif, qui se manifeste dans de nombreux poèmes des Fleurs du Mal. La poétique du spleen permet à Baudelaire d’exprimer le désespoir en termes esthétiques, en transformant la douleur en une expérience artistique. Cette poétique se manifeste dans de nombreux poèmes, tels que “Spleen”, “Une Charogne” ou encore “La Beauté”.

En somme, Baudelaire utilise différents moyens poétiques pour exprimer son désespoir dans Les Fleurs du Mal, tels que le recours à la symbolique, l’usage du vers libre et la poétique du spleen. Ces moyens permettent à Baudelaire d’exprimer sa vision de la condition humaine de manière suggestive, innovante et esthétique, en créant une œuvre poétique complexe et profonde.

IV. La portée critique et contestataire de la poésie baudelairienne

A. la critique de la société moderne à travers la poésie baudelairienne.

Baudelaire était un poète profondément marqué par son époque, qui était caractérisée par la révolution industrielle, l’émergence de la bourgeoisie et les changements socio-économiques qui en ont découlé. Dans Les Fleurs du Mal, il exprime son mépris pour la société moderne qui, selon lui, corrompt l’homme et le rend esclave de la routine et de la banalité. Il critique la société bourgeoise qui privilégie les apparences et les conventions sociales aux dépens de l’individu, mais également le pouvoir en place, qu’il accuse d’opprimer les masses et de les priver de leur liberté.

B. La subversion des normes morales et esthétiques dans Les Fleurs du Mal

Baudelaire remet également en cause les normes morales et esthétiques de son temps. Il rejette le conformisme moral de son époque en se livrant à une exploration sans compromis des tabous, de l’érotisme et de la transgression. Il utilise le langage poétique pour décrire des situations et des émotions jugées immorales, dérangeantes ou interdites. Il innove également sur le plan formel, en utilisant notamment le vers libre et en transgressant les règles de la poésie classique.

C. L’expression d’un individualisme radical dans Les Fleurs du Mal

Baudelaire est aussi un poète de l’individu, qui affirme l’importance de la liberté et de l’indépendance de chaque être humain. Il s’oppose ainsi au conformisme et à l’uniformité de la société de son temps, prônant la singularité et l’originalité de chaque individu. Sa poésie est marquée par un individualisme radical, qui valorise l’expérience personnelle et la subjectivité.

En somme, Les Fleurs du Mal sont une œuvre de critique sociale et de subversion, qui conteste les normes de son temps et exprime une vision de l’homme en rupture avec les conventions de la société bourgeoise.

V. La réception critique de Les Fleurs du Mal

A. la censure et le procès.

Les Fleurs du Mal ont connu une réception critique tumultueuse. À leur publication en 1857, l’ouvrage a été immédiatement condamné par la justice pour outrage à la morale publique et religieuse. Six poèmes ont été retirés de l’ouvrage et Baudelaire a dû payer une amende. Cette censure a été un coup dur pour le poète, qui voyait dans Les Fleurs du Mal l’aboutissement de ses recherches poétiques et l’expression la plus aboutie de son art.

B. La défense de l’œuvre par Baudelaire et ses partisans

Malgré la censure, Les Fleurs du Mal ont continué à circuler sous le manteau et ont trouvé des lecteurs enthousiastes. Baudelaire lui-même a défendu son œuvre avec ardeur, écrivant des lettres ouvertes dans lesquelles il expliquait sa vision de la poésie et réfutait les accusations portées contre lui. Ses partisans, comme Théophile Gautier et Charles-Augustin Sainte-Beuve, ont également pris sa défense, saluant l’originalité et la beauté de son écriture.

C. L’influence des Fleurs du Mal sur la poésie moderne

Les Fleurs du Mal ont exercé une influence considérable sur la poésie moderne. Leurs thèmes et leur style ont inspiré des générations de poètes, de Rimbaud à Baudelaire, de Mallarmé à Apollinaire. Les poètes symbolistes ont notamment été très marqués par Les Fleurs du Mal, reprenant certains de ses thèmes et développant une esthétique poétique proche de celle de Baudelaire. De nos jours, Les Fleurs du Mal sont considérées comme un classique de la poésie française et une référence incontournable pour qui veut comprendre l’histoire de la littérature moderne.

VI. Conclusion

A. synthèse des éléments clés de la dissertation.

La poésie de Baudelaire, et en particulier Les Fleurs du Mal, est l’expression d’un désespoir face à la condition humaine, mais aussi une critique radicale de la société moderne et de ses normes esthétiques et morales. Pour exprimer ce désespoir, Baudelaire utilise des moyens poétiques novateurs, tels que le recours à la symbolique, l’usage du vers libre et la poétique du spleen. Malgré la censure et le procès, Les Fleurs du Mal ont continué à circuler sous le manteau et ont exercé une influence considérable sur la poésie moderne.

B. Réponse à la problématique

La poésie de Baudelaire exprime son désespoir face à la condition humaine en se focalisant sur l’isolement et le désespoir, la fuite de la réalité et l’ivresse, ainsi que la sublimation de la souffrance. Pour ce faire, Baudelaire utilise des moyens poétiques novateurs, tels que le recours à la symbolique, l’usage du vers libre et la poétique du spleen. En somme, Baudelaire utilise la poésie pour exprimer un état d’âme et une vision du monde désenchantée.

C. Ouverture sur les enjeux contemporains de la poésie baudelairienne

La poésie de Baudelaire est toujours d’actualité et continue à inspirer les poètes contemporains. Les thèmes qu’il aborde – la souffrance, la solitude, la modernité – sont toujours d’une grande pertinence, même dans un monde radicalement différent de celui de Baudelaire. La poésie baudelairienne est également une invitation à l’audace et à la liberté de création, en encourageant les poètes à sortir des sentiers battus et à expérimenter de nouveaux moyens d’expression. En somme, la poésie de Baudelaire est un héritage précieux qui continue à nourrir la création poétique contemporaine.

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Charles Baudelaire : Les Fleurs du mal

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Les Fleurs du mal

– Charles Baudelaire –

Introduction

La composition d’un enfer, vers une rhétorique de la transgression, henry frichet : préface des fleurs du mal, 📽 15 citations choisies de charles baudelaire.

Portrait de Charles Baudelaire par Étienne Carjat, vers 1862.

L es Fleurs du mal est un recueil de poèmes de Charles Baudelaire , publié pour la première fois en juin 1857, puis en février 1861 augmenté de trente-cinq pièces et en décembre 1868 (posthume) augmenté de vingt-cinq pièces.

Commencés sans doute dès 1843, la plupart des poèmes paraissent d’abord dans des revues. Après avoir pensé intituler le recueil les Lesbiennes puis les Limbes , Baudelaire se décide pour les Fleurs du mal . Le titre antithétique suggère que, grâce à l’alchimie poétique, les fleurs naissent du mal, esthétiquement fécond. Ces « fleurs maladives », nées de la souffrance du poète sont dédiées à Théophile Gautier . En août 1857, l’ouvrage condamné pour « outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs » est expurgé de six pièces.

Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, France-Édition, non daté. In-8 Carré. Broché. Illustrations pleine page de L. Cartault. Préface de Henry Frichet.

L’ édition de 1857 est composée de cinq parties de longueur très inégale. Baudelaire a toujours insisté sur la rigoureuse architecture du recueil, qui doit être considéré comme un tout dont on ne peut supprimer une partie. Les pièces sont classées en fonction d’un itinéraire esthétique et spirituel qui retrace le destin du poète, sa « passion » au sens religieux, de sa naissance (« Bénédiction ») à sa mort (« la Mort des artistes »). « Au lecteur » sert d’avertissement : Baudelaire y affirme l’omniprésence de Satan et l’irrémédiable perversité de la condition humaine. La première partie, « Spleen et Idéal », met en scène les « deux postulations simultanées, l’une vers Dieu, l’autre vers Satan » qui se partagent le cœur de l’homme, dualité fatale qui n’est résolue par aucune dialectique. Loin de la mélancolie romantique, le spleen est un malaise existentiel : écrasé par l’Ennui, le corps et l’esprit s’enlisent dans une impuissance chronique et une torpeur insurmontable que traduisent des images de paralysie, de pétrification et d’étouffement.

Les dix-neuf premières pièces constituent une méditation sur l’art, la condition et la fonction du poète  : c’est un « déchiffreur » des signes confus que l’univers vivant adresse à l’homme ; son imagination (capacité à produire des images) a pour fonction de sceller à nouveau les réalités éparses dont la « ténébreuse unité » semblait perdue au profane (« Correspondances »). Les pièces suivantes sont consacrées aux cycles amoureux. Jeanne Duval (XX à XXXV) est inséparable du paysage exotique que le poète retrouve grâce à son odeur, mais elle est aussi un instrument du diable et le vampire qui aspire les facultés créatrices de l’artiste. Aux plaisirs et aux tourments de l’érotisme s’oppose en diptyque l’amour mystique dont Mme Sabatier est le prétexte (XXXVI à XLIV). Les pièces XLVI à LI sont consacrées à Marie Daubrun. À son mal de vivre, Baudelaire propose ensuite divers palliatifs tous voués à l’échec. La partie « Fleurs du mal » présente la tentation des amours interdites, « Révolte » celle du blasphème, « le Vin » celle de l’ivresse. « La Mort » s’offre comme l’ultime tentation.

Dans l’édition de 1861, Baudelaire crée une nouvelle section intitulée « Tableaux parisiens ». La grande ville est le lieu magique où « tout, même l’horreur, tourne aux enchantements » (« les Petites Vieilles »). Elle suscite une esthétique de l’esquisse et de l’instantané ; le poète flâneur s’y perd et rencontre des passants insolites qui lui renvoient l’image multipliée de la misère. Par ailleurs, les poèmes ajoutés aux autres sections donnent au recueil une tonalité nettement plus sombre en affirmant le triomphe définitif du spleen. Le dernier poème, « le Voyage », rassemble les thèmes essentiels et présente, sur le mode du pari, la mort comme la seule possibilité de trouver « du nouveau ».

R imbaud , qui salue en Baudelaire le « premier voyant, roi des poètes, un vrai Dieu », déplore son conservatisme : « la forme si vantée en lui est mesquine, les inventions d’inconnu réclament des formes nouvelles ». En effet, près de la moitié des Fleurs du mal sont des sonnets et Baudelaire reste fidèle à l’alexandrin, au quatrain à rimes plates ou aux figures de style usées comme l’allégorie. Cette prudence s’explique par le classicisme de sa formation et de ses goûts personnels ; méfiant à l’égard de l’inspiration et des débordements du sentiment, il ne cesse de faire l’apologie des contraintes, du travail et de la rigueur qui imposent une forme et une technique maîtrisée.

L’originalité de Baudelaire est ailleurs, dans le contraste entre cette forme stricte et la modernité de son inspiration : c’est ainsi qu’il s’amuse à faire rimer « rhétorique » avec « hystérique » ! (« Épigraphe pour un livre condamné »). S’il reste fidèle à la traditionnelle comparaison, il y associe des éléments si inattendus que l’image fait explosion : « La jarretière, ainsi qu’un œil secret qui flambe… » (« Une martyre »). Son vocabulaire souvent banal est aussi parfaitement hétéroclite et mêle les mots rares et précieux au lexique de la modernité industrielle et urbaine. En poète, Pierre Jean Jouve souligne cette originalité et lui rend cet hommage : « La poétique est absolument traditionnelle ; elle est, comme toute la pensée de Baudelaire ,  » rituelle  » […] C’est intérieurement au vers qu’éclate la puissance nouvelle. C’est dans la substance des mots que Baudelaire est Baudelaire . Les rapports syllabiques, les sonorités, la tension entre les termes, la tension dans la succession des vers, voilà la « rhétorique profonde » dont il a eu la volonté ».

L a sottise, l’erreur, le péché, la lésine, Occupent nos esprits et travaillent nos corps, Et nous alimentons nos aimables remords, Comme les mendiants nourrissent leur vermine.

Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches ; Nous nous faisons payer grassement nos aveux, Et nous rentrons gaiement dans le chemin bourbeux, Croyant par de vils pleurs laver toutes nos taches.

Sur l’oreiller du mal c’est Satan Trismégiste Qui berce longuement notre esprit enchanté, Et le riche métal de notre volonté Est tout vaporisé par ce savant chimiste.

C’est le Diable qui tient les fils qui nous remuent ! Aux objets répugnants nous trouvons des appas ; Chaque jour vers l’Enfer nous descendons d’un pas, Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent.

Ainsi qu’un débauché pauvre qui baise et mange Le sein martyrisé d’une antique catin, Nous volons au passage un plaisir clandestin Que nous pressons bien fort comme une vieille orange.

Serré, fourmillant, comme un million d’helminthes, Dans nos cerveaux ribote un peuple de Démons, Et, quand nous respirons, la Mort dans nos poumons Descend, fleuve invisible, avec de sourdes plaintes.

Si le viol, le poison, le poignard, l’incendie, N’ont pas encor brodé de leurs plaisants dessins Le canevas banal de nos piteux destins, C’est que notre âme, hélas ! n’est pas assez hardie.

Mais parmi les chacals, les panthères, les lices, Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents, Les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants, Dans la ménagerie infâme de nos vices,

Il en est un plus laid, plus méchant, plus immonde ! Quoiqu’il ne pousse ni grands gestes ni grands cris, Il ferait volontiers de la terre un débris Et dans un bâillement avalerait le monde ;

C’est l’Ennui ! – l’œil chargé d’un pleur involontaire, Il rêve d’échafauds en fumant son houka. Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat, – Hypocrite lecteur, – mon semblable, – mon frère !

C harles Baudelaire avait un ami, Auguste Poulet-Malassis, ancien élève de l’école des Chartes, qui s’était fait éditeur par goût pour les raffinements typographiques et pour la littérature qu’il jugeait en érudit et en artiste beaucoup plus qu’en commerçant ; aussi bien ne fit-il jamais fortune, mais ses livres devenus assez rares sont depuis longtemps très recherchés des bibliophiles.

Les poésies de Baudelaire disséminées un peu partout dans les petits journaux d’avant-garde comme le Corsaire et jusque dans la grave Revue des Deux-Mondes, n’avaient point encore, en 1857, été réunies en volume. Poulet-Malassis, que le génie original de Baudelaire enthousiasmait, s’offrit de les publier sous le titre de Fleurs du Mal, titre neuf, audacieux, longtemps cherché et trouvé enfin non point par Baudelaire ni par l’éditeur, mais par Hippolyte Babou.

Les Fleurs du Mal se présentaient comme un bouquet poétique composé de fleurs rares et vénéneuses d’un parfum encore ignoré. Ce fut un succès — succès d’ailleurs préparé par la Revue des Deux-Mondes qui, en accueillant un an auparavant quelques poésies de Baudelaire , avait mis sa responsabilité à couvert par une note singulièrement prudente. De nos jours une pareille note ressemblerait fort à une réclame déguisée :

Ce qui nous paraît ici mériter l’intérêt, disait-elle, c’est l’expression vive, curieuse, même dans sa violence, de quelques défaillances, de quelques douleurs morales, que, sans les partager ni les discuter, on doit tenir à connaître comme un des signes de notre temps. Il nous semble, d’ailleurs, qu’il est des cas où la publicité n’est pas seulement un encouragement, où elle peut avoir l’influence d’un conseil utile et appeler le vrai talent à se dégager, à se fortifier, en élargissant ses voies, en étendant son horizon.

C’était se méprendre étrangement que de compter sur la publicité pour amener Baudelaire à résipiscence ; le parquet impérial ne prit pas tant de ménagements. Le livre à peine paru, fut déféré aux tribunaux. Tandis que Baudelaire se hâtait de recueillir en brochure les articles justificatifs d’Edmond Thierry, Barbey d’Aurevilly , Charles Asselineau, etc., il sollicitait l’amitié de Sainte-Beuve et de Flaubert (tout récemment poursuivi pour avoir écrit Madame Bovary ), des moyens de défense dont les minutes ont été conservées et dont il transmettait la teneur à son avocat, Me Chaix d’Est-Ange. Sur le réquisitoire de M. Pinard (alors avocat général et plus tard ministre de l’Intérieur), le délit d’offense à la morale religieuse fut écarté, mais en raison de la prévention d’outrage à la morale publiques et aux bonnes mœurs, la Cour prononça la suppression de six pièces : Lesbos, Femmes damnées, le Lethé, À celle qui est trop gaie, les Bijoux et les Métamorphoses du Vampire, et la condamnation à une amende de l’auteur et de l’éditeur (21 août 1857).

Le dommage matériel ne fut pas considérable pour Malassis ; l’édition était presque épuisée lors de la saisie.

Tout d’abord, Baudelaire voulut protester. On a retrouvé dans ses papiers le brouillon de divers projets de préfaces qu’il abandonna lors de la réimpression à la fois diminuée et augmentée des Fleurs du Mal en 1861. Cette mutilation de sa pensée par autorité de justice avait eu pour résultat de rendre les directeurs de journaux et de revues très méfiants à son égard, lorsqu’il leur présentait quelques pages de prose ou des poésies nouvelles ; sa situation pécuniaire s’en ressentit. Il travaillait lentement, à ses heures, toujours préoccupé d’atteindre l’idéale perfection et ne traitant d’ailleurs que des sujets auxquels le grand public était alors (encore plus qu’aujourd’hui) complètement étranger.

Lorsque Baudelaire posa en 1862 sa candidature aux fauteuils académiques laissés vacants par la mort de Scribe et du Père Lacordaire, il était, dans sa pensée, de protester ainsi contre la condamnation des Fleurs du Mal. L’insuccès de Baudelaire à l’Académie n’était pas douteux. Ses amis, ses vrais amis, Alfred de Vigny et Sainte-Beuve , lui conseillèrent de se désister, ce qu’il fit d’ailleurs en des termes dont on apprécia la modestie et la convenance.

On a beaucoup parlé de la vie douloureuse de Baudelaire  : manque d’argent, santé précaire, absence de tendresse féminine, car sa maîtresse Jeanne Duval, une jolie fille de couleur qu’il appelait son « vase de tristesse », n’était qu’une sotte dont le cœur et la pensée étaient loin de lui. Son seul esprit, son méchant esprit était de tourner en ridicule les manies de son ami. Cependant elle était charmante, nous dit Théodore de Banville , « elle portait bien sa brune tête ingénue et superbe, couronnée d’une chevelure violemment crespelée et dont la démarche de reine pleine d’une grâce farouche, avait à la fois quelque chose de divin et de bestial ». Et Banville ajoute :

Baudelaire faisait parfois asseoir Jeanne devant lui dans un grand fauteuil ; il la regardait avec amour et l’admirait longuement; il lui disait des vers dans une langue qu’elle ne savait pas. Certes, c’est là peut-être le meilleur moyen de causer avec une femme dont les paroles détonneraient, sans doute, dans l’ardente symphonie que chante sa beauté ; mais il est naturel aussi que la femme n’en convienne pas et s’étonne d’être adorée au même titre qu’une belle chatte.

Baudelaire n’aima qu’elle et il l’aima exclusivement pour sa beauté, car depuis longtemps, peut-être depuis toujours, il avait senti qu’il était seul auprès d’elle, que les hommes sont irrévocablement seuls. Personne ne comprend personne. Nous n’avons d’autre demeure que nous-mêmes. Tout son dandysme fut fait de ce splendide isolement. Toutefois sa sensibilité était d’autant plus profonde qu’elle semblait moins apparente. Rien ne la révélait. Il avait l’air froid, quelque peu distant, mais il subjuguait. Ses yeux couleur de tabac d’Espagne, son épaisse chevelure sombre, son élégance, son intelligence, l’enchantement de sa voix chaude et bien timbrée, plus encore que son éloquence naturelle qui lui faisait développer des paradoxes avec une magnifique intelligence et on ne saurait dire quel magnétisme personnel qui se dégageait de toutes les impressions refoulées au-dedans de lui, le rendaient extrêmement séduisant. Hélas ! toutes ces belles qualités ne le servirent point — du moins financièrement — il ignorait l’art de monnayer son génie. Ainsi, pratiquement du moins, comme tant d’autres, il se trouva desservi par sa fierté, sa délicatesse, par le meilleur de lui-même.

Baudelaire habitait dans l’île Saint-Louis, sur le quai d’Anjou, en ce vieil et triste hôtel Pimodan plein de souvenirs somptueux et nostalgiques. Il avait choisi là un appartement composé de plusieurs pièces très hautes de plafond et dont les fenêtres s’ouvraient sur le fleuve qui roule ses eaux glauques et indifférentes au milieu de la vie morbide et fiévreuse. Les pièces étaient tapissées d’un papier aux larges rayures rouges et noires, couleurs diaboliques, qui s’accordaient avec les draperies d’un lourd damas. Les meubles étaient antiques, voluptueux. De larges fauteuils, de paresseux divans invitaient à la rêverie. Aux murs des lithographies et des tableaux signés de son ami Delacroix, pures merveilles presque sans importance alors, mais que se disputeraient aujourd’hui à coups de millions les princes de la finance américaine.

Au temps de Baudelaire , c’est-à-dire vers le milieu du dix-neuvième siècle, l’île Saint-Louis ressemblait par la paix silencieuse qui régnait à travers ses rues et ses quais à certaines villes de province où l’on va nu-tête chez le voisin, où l’on s’attarde à bavarder au seuil des maisons et à y prendre le frais par les beaux soirs d’été à l’heure où la nuit tombe. Artistes et écrivains allaient se dire bonjour sans quitter leur costume d’intérieur et flânaient en négligé sur le quai Bourbon et sur le quai d’Anjou, si parfaitement déserts que c’était une joie d’y regarder couler l’eau et d’y boire la lumière.

Un jour, Baudelaire , coiffé uniquement de sa noire chevelure, prenait un bain de soleil sur le quai d’Anjou, tout en croquant de délicieuses pommes de terre frites qu’il prenait une à une dans un cornet de papier, lorsque vinrent à passer en calèche découverte de très grandes dames amies de sa mère, l’ambassadrice, et qui s’amusèrent beaucoup à voir ainsi le poète picorer une nourriture aussi démocratique. L’une d’elles, une duchesse, fit arrêter la voiture et appela Baudelaire .

— « C’est donc bien bon, demanda-t-elle ce que vous mangez là ? — Goûtez, madame, dit le poète en faisant les honneurs de son cornet de pommes de terre frites avec une grâce suprême. »

Et il les amusa si bien par ce régal inattendu et par sa conversation qu’elles seraient restées là jusqu’à la fin du monde.

Quelques jours plus tard, la duchesse rencontrant Baudelaire dans le salon d’une vieille parente à elle, lui demanda si elle n’aurait pas l’occasion de manger encore des pommes de terre frites.

— « Non, madame, répondit finement le poète, car elles sont, en effet, très bonnes, mais seulement la première fois qu’on en mange. »

Cette petite anecdote racontée par les historiens du poète est devenue classique ; mais nous n’avons pu résister au plaisir de la répéter ici.

Baudelaire , plus ou moins pauvre, car la fortune laissée par son père avait été dévorée rapidement, fut toujours plein de délicatesse et doué de cet esprit de finesse fait de belle humeur et d’ironie souriante. Cependant ses embarras d’argent devenus chroniques, aussi bien que son état maladif, rendirent lamentables les dernières années du poète. Frappé de paralysie générale, ayant perdu la mémoire des mots, après une longue agonie, il s’éteignit à quarante-six ans. Sa mère et son ami Charles Asselineau étaient à son chevet. Ses œuvres lui ont survécu, mais la place d’honneur qu’il méritait par son génie parmi les romantiques ne lui fut vraiment accordée qu’à l’aube de ce siècle. On l’avait tenu jusqu’alors pour un très habile ciseleur de phrases, le Benvenuto Cellini des vers, mais c’était presque un incompris, un névrosé.

Il commença, dit-on, par étonner les sots, mais il devait étonner bien davantage les gens d’esprit en laissant à la postérité ce livre immortel : les Fleurs du Mal.

Henry FRICHET

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Exercices bac français Baudelaire Les Fleurs du Mal /parcours Alchimie poétique : la boue et l'or-Evaluez votre niveau

Exercices bac français baudelaire les fleurs du mal /parcours alchimie poétique : la boue et l'or-evaluez votre niveau, testez vos connaissances.

Exercices bac français Baudelaire Les Fleurs du Mal /parcours Alchimie poétique : la boue et l'or-Evaluez votre niveau, testez vos connaissances, entraînez-vous

Dissertation

Parcours bac poésie , dans quelle mesure la citation de l’épilogue s’applique au recueil des fleurs du mal de quelle nature est cet « or » poétique quels sont les enjeux esthétiques, introduction.

Accroche (lettre de Baudelaire sur le projet d’épilogue)

Analyse du sujet (citation provenant de l’épilogue, explication et analyse amenant à dégager une problématique)

Problématique (de l’analyse précédente découle un questionnement et une problématique : la poésie de Baudelaire relève-t-elle d’une esthétique condamnable de la laideur ?)

Plan (trois parties) :

Les Fleurs du mal, œuvre alchimique

Nature de l’or poétique

Enjeux esthétiques d’une telle conception

Peut-on donc affirmer que la poésie de Baudelaire est celle de l’odieux, de l’ignoble, en un mot de la boue ? Et si oui, faut-il voir dans l’ouvrage de Baudelaire un amoncellement fangeux moralement condamnable qui ne trouverait aucune justification sinon celle d’une boue qui ferait l'objet d’une transformation ? Nous verrons dans quelle mesure la citation de l’épilogue s’applique au recueil des Fleurs du mal, puis nous montrerons de quelle nature est cet « or » poétique, et enfin quels sont les enjeux esthétiques d’une telle conception de la poésie.

Plan possible pour la dissertation

Développement, i - les fleurs du mal, œuvre alchimique .

Toute cette première partie tend à justifier, expliquer, éclairer la citation « Tu m’as donné ta boue et j’en fait de l’or » qui fait du recueil une œuvre alchimique (c’est-à-dire une transformation de la boue en or)

Première sous-partie : Baudelaire, le poète de la boue

Cette sous-partie démontre que le thème de la boue est omniprésent dans le recueil de Baudelaire.

Deuxième sous-partie : Transformation de la boue en or

La fange — métaphore de la laideur physique et morale — fait l’objet d’une transformation poétique semblable à celle qu’opère le soleil sur les choses (référence au poème « Le Soleil »).

II - L’or poétique ou l’unité du dualisme

La deuxième partie montre que les thèmes de la boue et de l’or sont indissociables et que la poésie non seulement exprime mais permet d’échapper à cette boue.

Première sous-partie : Correspondance

Cette sous-partie montre comment sont liés les thèmes de la boue et de l’or. Elle insiste sur la notion de « correspondance » et la « double postulation » qui révèle à la fois un désir d’or et de boue.

Deuxième sous-partie : L’art pour échapper à l’ici-bas

Le poète veut cependant échapper à une boue qui est rendue supportable par l’art lequel, comme chez les poètes de la Pléiade, enchante le réel.

III - Modernité poétique de Baudelaire : vers une nouvelle définition de l’art

On a montré que l'œuvre de Baudelaire s’inscrivait dans une tradition poétique : le poète chante une réalité que d’aucuns jugent odieuse, mais c’est pour mieux l’enchanter. Il n’a de toute façon pas le choix et réinvente la poésie.

Première sous-partie : La muse malade de Baudelaire

La poésie de Baudelaire souligne l’écart entre un passé glorieux et un présent maladif (c’est le mal du siècle). En d’autres termes, le poète ne saurait échapper à la boue.

Deuxième sous-partie : le désenchantement comme sujet poétique

Loin d’être une poésie déplorant un état de fait, Baudelaire fixe de nouveaux objectifs et prône une poésie capable de tout dire tout en se faisant le précurseur de la poésie moderne.

1re partie : Les Fleurs du mal, œuvre alchimique ? L'or poétique - Vers une nouvelle définition de l'art, la modernité poétique

1re partie : les fleurs du mal, œuvre alchimique .

Baudelaire, le poète de la boue

Dans le projet d’épilogue, deux vers avant le vers « Tu m’as donné ta boue et j’en fait de l’or », Baudelaire se compare à « un parfait chimiste » lequel effectue donc cette opération de transformation de la boue en or. À l’autre bout du recueil, dès l’adresse « Au lecteur », cette opération de transmutation était — quoique pour des raisons très différentes — déjà évoquée dans la troisième strophe à travers les termes « Satan Trismégiste », « riche métal », « ce savant chimiste ». On trouve même une mention du « chemin bourbeux » emprunté par le poète et nous-même, l ‘« hypocrite lecteur ». La notion de « chimie » poétique voire d’ « alchimie » (que l’on songe à « Alchimie de la douleur ») traverse donc le recueil de part en part, du début à la fin. Le thème de la boue n’est pas moins omniprésent dans le recueil des Fleurs du mal. Qu’on pense au « Sept Vieillards » (« Dans la neige et la boue il allait s’empêtrant »), au « Vin des chiffonniers » (« Au cœur d’un vieux faubourg, labyrinthe fangeux » ) ou encore à « Brumes et pluies » (« Ô fin d’automne, hivers, printemps trempés de boue,/ Endormeuses saisons ! Je vous aime vous loue. »).

Ce ne sont que quelques exemples et l’on pourrait les multiplier (on retrouve le terme dans « Le Cygne », « Le Monstre »...). La boue est manifestement un thème que l’on ne peut manquer dans la poésie de Baudelaire. C’est que littéralement, dans le Paris du XIXe siècle, on marche dans la boue. On en a la preuve chez Baudelaire lui-même dans les Petits poèmes en prose :

« — Mon cher, vous connaissez ma terreur des chevaux et des voitures. Tout à l’heure, comme je traversais le boulevard, en grande hâte, et que je sautillais dans la boue, à travers ce chaos mouvant où la mort arrive au galop de tous les côtés à la fois, mon auréole, dans un mouvement brusque, a glissé de ma tête dans la fange du macadam. Je n’ai pas eu le courage de la ramasser. »

Mais est-ce à dire que c’est là un simple thème traité par le poète en raison d’une familiarité certes bien ennuyeuse mais inévitable pour le Parisien du Second Empire ? En fait, on a vu et on verra que cette boue était l’objet d’une transmutation, d’une transformation poétique faisant de la laideur quelque chose de beau.

Transformation de la boue en or

Nous l’avons dit, la boue est une métaphore désignant aussi bien ce qui est sale physiquement (le Paris du XIXe siècle) que moralement (ceux qui habitent cette ville). Ainsi, la boue a partie liée avec le mal, avec la misère sociale dans « Le Vin des Chiffonniers » par exemple ou encore ans les deux « Crépuscules » où l’on croise « catins » et « escrocs » (« Le Crépuscule du soir ») et où s’expriment les « rêves malfaisants », « la lésine » (« Le Crépuscule du matin »). En somme, Paris devient chez Baudelaire le lieu allégorique du théâtre du mal dans la section des Tableaux parisiens ou du Vin. Ici, le temps, la vieillesse et la Mort sont omniprésents.

Il appartient toutefois au poète de sublimer cette matière, ce que montre le poème « Le Soleil » dans lequel l’astre transforme le réel :

Quand, ainsi qu’un poète, il descend dans les villes, Il ennoblit le sort des choses les plus viles, Et s'introduit en roi, sans bruit et sans valets, Dans tous les hôpitaux et dans tous les palais.

Mais précisément, comme le soleil, la mission poétique consiste à faire la lumière sur ce qui est caché, à le montrer, à le révéler en somme, à non seulement l’exposer poétiquement, mais par la même occasion à l’embellir. Le laid devient donc beau comme dans « Une Charogne ». Plus précisément, c’est la représentation du laid qui devient belle. À qui s’interrogerait sur un tel choix esthétique, il conviendra de montrer qu’il y a là une dualité (comme le suggère la section Spleen et Idéal). Le poète ne saurait choisir entre la boue et l’or. Ce ne peut être l’un ou l’autre, mais l’un et l’autre. La femme n‘est-elle pas à la fois muse et vampire (« Les Métamorphoses du vampire »), le poète n’est-il pas à la fois béni et maudit (voir, par exemple « Bénédiction »), etc. ?

2e partie : L’or poétique ou l’unité du dualisme

Correspondance

L'impossibilité de ce choix se trouve dès le poème « Correspondances », dans lequel Baudelaire exprime l’idée d’un lien entre les contraires : « Dans une ténébreuse et profonde unité, / Vaste comme la nuit et comme la clarté, / Les parfums, les couleurs et les sons se répondent ». Dans ces vers, les opposés (la nuit et la clarté) sont donc indissociables (le poète parle bien d’unité). On pourrait multiplier les exemples qui soulignent l'entrelacs de la boue et de l’or, du beau et du laid. Que l’on songe aux nombreux oxymores tels que la « superbe carcasse » dans « Une Charogne », à leur coordination (« [...] noire et pourtant lumineuse » dans « Un Fantôme »), ou encore au titre qui fait de la beauté une fleur du mal. Le projet poétique est inscrit dès le titre dans l’alliance de ce nom (« fleurs » connoté méliorativement) et de ce complément (« du mal » connoté péjorativement). etc. Dans « Une charogne », on a une comparaison du cadavre avec une fleur ! Hypotypose de l'objet pour qu’on voie la charogne. Le poète nous met la mort devant les yeux. Excès de réalisme ? Non, rappel philosophique.

Non seulement les contraires sont indissociables, mais ils « se répondent ». Ils sont même constitutifs de la nature humaine. Rappelons-nous de la désormais célèbre double postulation dans Mon cœur mis à nu : « Il y a dans tout homme, à toute heure, deux postulations simultanées, l'une vers Dieu, l'autre vers Satan. L'invocation à Dieu, ou spiritualité, est un désir de monter en grade ; celle de Satan, ou animalité, est une joie de descendre. » Ainsi, la nature humaine est complexe. Un Guy de Maupassant ne dira pas autre chose (voir par exemple la nouvelle « Sur l’eau ») et Charcot ou Freud ne sont pas si loin.

Mais on aurait tort de croire, comme le journaliste du Figaro, que le poète se complait dans une fange immorale. D’une part, on l’a vu, le sujet est inéluctable, c’est une réalité topographique, mais surtout il s’inscrit dans un objectif poétique de transformation qui renvoie à un désir d’ailleurs, autre grand thème baudelairien. Le poème « Mœsta et errabunda » ne dit pas autre chose : « Emporte-moi, wagon ! enlève-moi frégate ! / Loin ! loin ! ici la boue est faite de nos pleurs ! » Baudelaire y évoque au vers 2 « l’immonde cité » qui dit assez par ailleurs la condamnation morale dont elle fait l’objet. Désir d’un ailleurs qui s’exprime tout au long des Fleurs du mal et conclut d’ailleurs le recueil dans « Le Voyage ».

L’art pour échapper à l’ici-bas

En effet, dans « Mœsta et errabunda », l’enjeu consiste bien à quitter cette boue. L’homme qui a les deux pieds dans la boue perçoit, dans un mouvement vertical, les cieux et, de la noirceur, contemple la lumière : « Tel le vieux vagabond, piétinant dans la boue, / Rêve, le nez en l’air, de brillants paradis ; » (« Le Voyage ») Somme toute, on a ici l’idée très platonicienne d’une transcendance perçue à travers le rêve.

Ainsi, les poèmes des Fleurs font valoir l’irrémédiable distance qu’il y a entre le monde et un ailleurs qui s’exprime dans un platonisme évident (remarquer le mot « Idée » avec une majuscule) dans « L’Irrémédiable » :

« Une Idée, une Forme, un Être Parti de l’azur et tombé Dans un Styx bourbeux et plombé Où nul œil du Ciel ne pénètre »

Mais ce qui prédomine alors, c’est l’idée d’une chute de l’humanité tombée dans le péché (la boue) d’où le vocabulaire très religieux qui abonde dans le recueil. Dès lors, seul l’art permet de rendre supportable la laideur du monde et le spleen qu’elle engendre. En somme, l’art, le beau rendent la boue supportable, ils rendent « L’univers moins hideux et les instants moins lourds ». (« Hymne à la beauté »)

On a vu que la boue et l’or étaient indissociables (voir encore à ce sujet « Hymne à la Beauté »). L’un ne va pas sans l’autre. Si la boue du réel est transformée en or de la poésie, y a-t-il là quelque chose de nouveau ? Eh bien, les poètes du XVIe ne faisaient pas autre chose. L’écriture a souvent eu pour objectif de transformer ce qui est douloureux en chant poétique. Que l’on songe au lyrisme d’Orphée ou à Joachim du Bellay qui dans Les Regrets (sonnet XII) écrit :

Je ne chante, Magny, je pleure mes ennuis, Ou, pour le dire mieux, en pleurant je les chante, Si bien qu’en les chantant, souvent je les enchante : Voilà pourquoi, Magny, je chante jours et nuits.

En somme, l'œuvre de Baudelaire s’inscrit dans une tradition poétique que l’on pourrait qualifier de classique, et ce sera l’un des premiers poncifs de la grande réhabilitation de Baudelaire notamment lors du cinquantième anniversaire de sa mort : Baudelaire est un classique. Seulement, ce serait aller un peu vite en besogne et omettre ce qui fait la spécificité de son œuvre.

3e partie : Modernité poétique de Baudelaire : vers une nouvelle définition de l’art

La muse malade de Baudelaire

Le poème « La Muse malade » souligne l’opposition entre un passé grec rayonnant et un présent défini par la maladie et le péché. Dès lors, le poète s’interroge et se demande si sa muse (l’inspiration poétique) n’est pas perdue dans « un fabuleux Minturnes » (terme désignant un marécage romain), ce qui renvoie sinon à la boue du moins au bourbier.

Par ailleurs, dans Les Épaves, le poème « Le coucher du soleil romantique » propose une réflexion sur l’état de la poésie française en 1862. Ce soleil se couchant métaphorise le crépuscule de la poésie romantique et l’émergence de la poésie moderne qui est la poésie de la nuit, de la laideur et de l’angoisse :

L'irrésistible Nuit établit son empire, Noire, humide, funeste et pleine de frissons ;

Une odeur de tombeau dans les ténèbres nage, Et mon pied peureux froisse, au bord du marécage, Des crapauds imprévus et de froids limaçons.

On notera que le poète n’a pas d’autre choix que de subir cette disparition du soleil, pas plus qu’un Musset ne pourra échapper au mal du siècle.

Le désenchantement comme sujet poétique

Que restait-il à Baudelaire une fois que le soleil s’était retiré ? Une poésie de la nuit, de la boue, du péché. Mais alors la poésie devient œuvre alchimique et entreprend de transformer cette matière vile en or poétique. Le projet d’épilogue est une conclusion (inachevée voire inachevable ?) qui souligne que l’activité poétique consiste à transformer le mal en fleurs. Baudelaire s’est fait le poète du mal. Cf. projet de préface de la deuxième édition : « Des poètes illustres s'étaient partagé depuis longtemps les provinces les plus fleuries du domaine poétique. Il m'a paru plaisant, et d'autant plus agréable que la tâche était plus difficile, d'extraire la beauté du Mal. »

C’est donc aussi un défi poétique que le poète exprime dans L’Art romantique :

« Celui qui n’est pas capable de tout peindre, les palais et les masures, les sentiments de tendresse et ceux de cruauté, les affections limitées de la famille et la charité universelle, la grâce du végétal et les miracles de l’architecture, tout ce qu’il y a de plus doux et tout ce qui existe de plus horrible, le sens intime et la beauté extérieure de chaque religion, la physionomie morale et physique de chaque nation, tout enfin, depuis le visible jusqu’à l’invisible, depuis le ciel jusqu’à l’enfer, celui-là, dis-je, n’est vraiment pas poëte dans l’immense étendue du mot et selon le cœur de Dieu. »

Et il ajoute plus loin qu’en restreignant le champ poétique, « Vous infirmez ainsi le sens universel du mot poésie. » En somme, Baudelaire redéfinit la mission poétique traçant la voie (voix ?) à suivre. Que l’on songe à Rimbaud :

« Un soir, j’ai assis la Beauté sur mes genoux. — Et je l’ai trouvée amère. — Et je l’ai injuriée. »

Mais surtout il brise le lien tout classique entre art et beau. Le vrai, le beau et le bien, au XIXe, vont encore ensemble (persistance de la philosophie néo-platonicienne). Le titre Les Fleurs du mal liant le beau (fleurs) et le mal (laid) sonne comme une provocation. Baudelaire brise ce lien entre le beau et le bien et affirme que le mal peut être beau, suivant en ceci les préceptes romantiques (voir par exemple la préface de Cromwell ou le poème « J’aime l'araignée et j’aime l’ortie » de Victor Hugo dans Les Contemplations).

On peut enfin citer le projet de préface des Fleurs du mal dans lequel Baudelaire refuse de confondre « les bonnes actions avec le beau langage » et de confondre « l’encre avec la vertu ». Rompant avec la tradition poétique, refusant les sujets faciles (« les provinces les plus fleuries du domaine poétique »), Baudelaire entreprend un défi poétique : « Il m’a paru plaisant, et d’autant plus agréable que la tâche était plus difficile, d’extraire la beauté du Mal ». En somme, le vrai, le bien et le beau ne s’impliquent plus. C’est « une invention de la philosophaillerie moderne » dit Baudelaire. Le vrai a son domaine : la science. Le bon, la morale. Le beau, l’art. Toute une esthétique moderne vient de naître : de la décadence au surréalisme en passant par le symbolisme.

On reprend les idées principales qui sont (en gros) :

La citation « Tu m’as donné ta boue et j’en fait de l’or » peut se lire comme une réponse au journaliste du Figaro.

Elle éclaire une partie du recueil, mais ne peut certainement pas prétendre l’éclairer tout entier.

Elle n’en constitue pas moins un projet esthétique novateur qui ouvre la porte de la modernité poétique.

Les mots de l'épilogue peuvent apparaître comme une réponse au Figaro et il est vrai que le recueil peut se lire comme un douloureux parcours de réussir l'entreprise alchimique mais il serait faux de l’y réduire tant il est vrai que le recueil des Fleurs du mal abonde en poèmes qui illustrent la beauté des choses, les trésors de la mémoire, le temps retrouvé... On peut encore évoquer la dimension sociale de certains poèmes de factures anciennes comme « Le vin des chiffonniers » (voir aussi la préface du livre de poche.) En fait, le recueil de Baudelaire est d’une richesse qui donnerait raison au poète quand il écrit « je me suis arrêté devant l’épouvantable inutilité d’expliquer quoi que ce soit à qui que ce soit » (projet de préface). Il n’en reste pas moins que les Fleurs du mal si mal accueillies du vivant de l’auteur ont marqué leur siècle et redéfini l’enjeu poétique. Baudelaire bouleverse une France romantique néo-classique, baroque par certains aspects, gothique par d’autres mais fidèle à l’esprit de Raphaël. C’est la France de David et d’Ingres. Si Baudelaire est classique par certains côtés, il est sensible à d’autres conceptions de la beauté qu’il trouve notamment dans la peinture, chez Delacroix, chez Manet ensuite. Voir « Les Phares » (peintres qui ne sont pas classiques et qui ont un autre rapport de la beauté). Ne s’agit-il pas de trouver du nouveau absolument ?

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Quiz Baudelaire Fleurs du mal parcours Alchimie poétique

 Exercice pour la classe de 1ère réviser et préparer le bac blanc et l'examen du baccalauréat   Quiz sur le parcours bac  Alchimie poétique la boue et l’or. et le recueil  Les Fleurs du mal, Baudelaire

Selon Rémy de Gourmont, «Hugo n’a pas été un poète mais un orateur. » La lecture des Châtiments vous fait-elle partager cet avis ?

En quoi l’écriture poétique d’apollinaire, dans alcools, s’inscrit-elle entre tradition et modernité dissertation sur une oeuvre au programme, pensez-vous que les poèmes des contemplations de victor hugo ne servent à rien dissertation sur une oeuvre au programme, pensez-vous que la poésie de victor hugo, dans les quatre premiers livres des contemplations, ne soit qu'une poésie de la souffrance, en quoi peut-on dire que le recueil poétique de baudelaire procède d’une parfaite magie , « chaque œuvre devient un univers nouveau avec ses lois particulières ». dans quelle mesure cette réflexion éclaire t-elle votre lecture d’alcools , dissertation sur une oeuvre, les contemplations de victor hugo, sujet bac général 2021, métropole,, on a reproché à baudelaire de «tout peindre, de tout mettre à nu » dans son recueil les fleurs du mal. qu'en pensez-vous , la poésie de guillaume apollinaire s’invente-t-elle en rejetant le passé dissertation corrigée, bac 2021, les contemplations sont elles vraiment les "mémoires d'une âme" , la poésie lyrique est-elle nécessairement autobiographique la poésie autobiographique est-elle nécessairement lyrique, disserter sur une oeuvre intégrale en poésie, les fleurs du mal, baudelaire. 4 sujets corrigés, disserter sur une oeuvre intégrale en poésie, "alcools", apollinaire. 4 sujets corrigés, disserter sur une oeuvre intégrale en poésie, les contemplations, victor hugo, 7 sujets corrigés, disserter sur une oeuvre intégrale du bac 2023 en poésie, les contemplations, les fleurs du mal, alcools. 15 sujets corrigés.

Comprendre le parcours, Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal Alchimie poétique la boue et l’or. 3

Les Fleurs du mal, Baudelaire, Spleen et Idéal. Commentaires littéraires et linéaires. EAF 2023 10

Baudelaire, les Fleurs du mal, Tableaux parisiens à l'EAF 2023 2

Les questions de grammaire sur Les fleurs du mal de Charles Baudelaire PARCOURS - alchimie poétique la boue et l’or 1

Exercices bac français Baudelaire Les Fleurs du Mal /parcours Alchimie poétique : la boue et l'or-Evaluez votre niveau, testez vos connaissances

Date de dernière mise à jour : 27/11/2022

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dissertation des fleurs du mal

Les Fleurs du Mal, Charles Baudelaire : résumé et analyse

  • Ariane Thévenet
  • 31 Déc 2023

À lire dans cet article :

dissertation des fleurs du mal

Bac français 2024. L’épreuve écrite du baccalauréat de français aura lieu, cette année, le 14 juin. Pour te préparer au mieux à cette épreuve, nous te proposons une fiche de lecture sur le recueil de poèmes, Les Fleurs du Mal, de Charles Baudelaire. Cette œuvre n’est désormais plus au programme, mais c’est un très bon entraînement.

Découvre notre Guide du Bac de français 2024

Ce guide va booster tes révisions pour  le bac de français qui approche ! 📚

Au programme, un rappel des dates importantes, des modalités de l’examen, des conseils et, surtout, une analyse pour chacune des œuvres au programme de cette année 🚀

Pour rappel, le programme du bac de français est composé de 12 ouvrages :

  • Les Fausses confidences , Marivaux ;
  • Le Malade imaginaire , Molière ;
  • Juste la fin du monde , Lagarce ;
  • Gargantua , Rabelais ;
  • Les Caractères , La Bruyère ;
  • La déclaration des droits de la femme et de la citoyenne , Gouges ;
  • Manon Lescaut , Abbé Prévost ;
  • La Peau de chagrin , Balzac ;
  • Sido suivi des Vrilles de la vigne , Colette ;
  • Mes forêts , Dorion ;
  • La Rage de l’expression , Ponge ;
  • Cahier de Douai , Rimbaud.

Tu trouveras sur notre site internet des fiches de lectures pour chacune de ces œuvres.

Qui était Charles Baudelaire ?

Avant d’étudier cette œuvre de Charles Baudelaire, voici un petit récapitulatif de sa vie. Cela te permettra d’acquérir des éléments de contexte sur l’écriture des poèmes et sur son époque.

Baudelaire est né en 1821 à Paris et est mort en 1867. Il perd son père à l’âge de six ans et sa mère se remarie avec le général Aupick, remariage que Baudelaire vit mal. Il mène des études chaotiques et dissipées et traîne dans le milieu parisien (notamment dans le quartier latin) des artistes et des prostituées en ayant une vie de dandy (homme se voulant élégant et raffiné, parfois impertinent). Face à cette vie décadente , sa famille décide de placer ses biens sous tutelle (une personne autre que Baudelaire est chargée de gérer son argent et ses biens). Pour vivre, ce dernier devient critique d’art, traducteur (il a traduit l’œuvre d’Edgar Poe) et journaliste .

Malade (il est atteint de la syphilis, une infection sexuellement transmissible), il s’exile deux ans en Belgique avant de revenir à Paris, paralysé et aphasique (ayant un trouble de la communication sous toutes ses formes).

Présentation des Fleurs du Mal

Les Fleurs du Mal est un recueil des poèmes de Baudelaire écrits entre 1840 et 1857 , date de publication de ce dernier. C’est une œuvre majeure de la poésie moderne. Les poèmes rompent avec le « style convenu » de la poésie classique et de ses codes stricts en usage jusqu’alors. De nombreuses formules ont une forte dimension expressive et visuelle qui font qu’à la lecture, de nombreuses images apparaissent à l’esprit du lecteur.

Sa poésie, lyrique, exprime le spleen , un mal de vivre formé d’un mélange d’ennui et d’angoisse existentielle ; elle traduit sa quête du Beau dans l’idéal, mais aussi le mal et le laid . Située au carrefour du romantisme et du symbolisme (voir la dernière partie de cet article), sa poésie est moderne. Elle met en œuvre les correspondances dans le sonnet éponyme (du même nom) où « Les parfums, les couleurs et les sons se répondent ».

Caractéristiques

Sa poésie mêle langage savant et parler quotidien . Rompant avec un romantisme qui, depuis un demi-siècle, loue la Nature jusqu’à la banaliser, elle célèbre la ville et plus particulièrement Paris, que métamorphosent alors les travaux d’Eugène Haussmann . Sur le plan formel, la poésie baudelairienne s’inscrit dans une filiation relativement classique (emploi du sonnet, pièces en décasyllabes, en octosyllabes, figures de style telles que la métaphore, l’anaphore, l’antithèse et l’oxymore – voir un petit rappel sur les figures de style essentielles juste ici .

Néanmoins, c’est surtout le point de vue adopté par le poète et son rôle qui constituent l’originalité de l’écrivain. Il s’agit pour Baudelaire de capter à l’aide d’images les symboles dont nous sommes entourés et que nous ne percevons pas. Baudelaire propose ainsi au lecteur d’être « un traducteur, un déchiffreur » ( Réflexions sur quelques-uns de mes contemporains , 1860).

Réception des Fleurs du Mal

À la parution de l’œuvre, Les Fleurs du Mal a été censuré  et Baudelaire condamné par le tribunal correctionnel de Paris pour outrage aux bonnes mœurs . Six poèmes ont été retirés, car jugés choquants pour la morale publique. En effet, Baudelaire met par exemple en scène la poétesse de la Grèce antique, Sappho, homosexuelle, dans des poèmes érotiques.

Le recueil est paru la même année que Madame Bovary de Gustave Flaubert, roman majeur du XIXe siècle, qui a échappé à la censure demandée par la même personne que pour Les Fleurs du Mal , maître Pinard. Profondément déçu par l’accueil de son œuvre, Baudelaire poursuit toutefois son œuvre ; ce n’est qu’en 1949 que ces six poèmes sont réhabilités.   Pour lui, l’être humain vit une perpétuelle tragédie dans une dualité qui le déchire entre son aspiration pour le bien et le Ciel, et sa tentation pour le mal et l’Enfer.

Les différentes éditions des Fleurs du Mal

Comme nous l’avons évoqué un peu plus tôt dans cet article, en 1857, une première édition des Fleurs du Mal est publiée. Cette première édition comprenait 100 poèmes répartis en 6 sections : Spleen et Idéal, Tableaux parisiens, Le Vin, Fleurs du Mal, Révolte et La Mort. Toutefois, cette version a rapidement été victime de censure et 6 poèmes ont été supprimés. Baudelaire a quant à lui été condamné à une amende.

En 1861, Baudelaire a publié une deuxième édition, comprenant 14 nouveaux poèmes  et des modifications mineures apportées à certains des poèmes de la première édition. Mais cette deuxième édition a également été censurée et certains poèmes ont été supprimés.

En 1866, une troisième édition a été publiée, comprenant 30 nouveaux poèmes et des modifications encore une fois. Et encore une fois, cette édition a été censurée et des poèmes ont été supprimés.

Enfin, en 1868, une quatrième édition a été publiée avec tous les poèmes de la troisième édition et des nouveaux. Publiée après la mort du poète, c’est la version qu’on connaît aujourd’hui, autorisée sans censure cette fois-ci.

Les six sections des Fleurs du Mal

Les Fleurs du Mal peut être considéré comme un « bouquet » de poèmes soigneusement arrangés et accordés entre eux. La structure du recueil obéit à une logique interne , qu’il est intéressant de connaître pour bien s’y repérer.

Le recueil de poèmes est composé de six parties distinctes, qui évoquent chacune des thèmes différents :

Spleen et idéal

La section Spleen et Idéal (poèmes I à LXXXV) explore les thèmes de la mélancolie, de la tristesse et de la nostalgie, ainsi que ceux de la beauté, de l’amour et de l’inspiration. Ces deux concepts sont les deux faces d’une même pièce et s’opposent l’un à l’autre.

Le spleen est une sensation de mal-être, une mélancolie profonde qui envahit l’âme et le corps. Il est causé par la solitude, l’ennui, l’angoisse et l’incertitude face à l’avenir. Baudelaire explore ce sentiment dans des poèmes comme Spleen , La Destruction , et Le Léthé .

L’idéal, quant à lui, est un concept qui renvoie à l’idée de perfection, de beauté et d’harmonie. Il est associé à la quête de l’absolu et de l’éternité. Baudelaire explore ce thème dans des poèmes comme L’Idéal , L’Irrémédiable , et La Beauté .

Ces deux concepts sont intimement liés chez Baudelaire, car l’idéal est souvent une réponse à la souffrance causée par le spleen. C’est pourquoi, dans la section Spleen et Idéal , Baudelaire explore ces deux thèmes en alternance, montrant comment ils sont liés et s’influencent mutuellement.

Tableaux parisiens

La section Tableaux Parisiens (poèmes LXXXVI à CIII) se compose de poèmes qui décrivent la ville de Paris et ses habitant(e)s, ainsi que la vie nocturne et la modernité de la ville du XIXe siècle.

Cette section explore la beauté et la laideur de Paris, montrant comment la ville est à la fois fascinante et effrayante. Les poèmes de cette section dépeignent la ville sous différents angles. Certains poèmes décrivent les rues, les ponts et les monuments de Paris… Parmi les poèmes les plus connus de cette section, on peut citer Le Spleen de Paris , À une passante , Le Cygne et Les Sept Vieillards .

La section Le vin (poèmes CIV à CVIII) est une célébration de l’ivresse et du vin, des thèmes récurrents dans la poésie de Baudelaire. Le vin est perçu comme une source d’inspiration, de plaisir et de liberté ( voir sur ce thème Alcools , de Guillaume Apollinaire ).

Baudelaire y décrit l’ivresse comme un état de transcendance, où l’homme peut s’évader de la réalité et trouver un refuge dans les plaisirs de la chair et de l’esprit. Il célèbre les différentes formes de vin, du vin rouge au champagne en passant par le vin de Tokay et le vin de Chypre. Parmi les poèmes les plus connus de cette section, on peut citer Le Vin de l’assassin , Le Vin des amants et Le Vin de la solitude .

Fleurs du Mal

La section Les Fleurs du Mal (poèmes CIX à CXVII) regroupe des poèmes qui explorent la condition humaine et les aspects les plus sombres de la vie. Baudelaire y décrit l’angoisse existentielle, la souffrance, la mort et la déchéance, en explorant les thèmes de la solitude, de la maladie et de la dépression. Il y exprime sa vision du monde comme étant intrinsèquement cruel et injuste.

Parmi les poèmes les plus connus de cette section, on peut citer Une Charogne , La Beauté , L’Albatros et Une Saison en Enfer .

La section Révolte (poèmes CXVIII à CXX) concentre des poèmes qui expriment la révolte de Baudelaire contre la société, la morale et les conventions de son époque. Elle explore les thèmes de la liberté, de la rébellion et de la subversion, en montrant comment l’art peut être un moyen de s’opposer à l’ordre établi.

Baudelaire y critique la bourgeoisie, la religion, la politique et la morale conventionnelle, en montrant comment ces institutions étouffent l’individualité et l’expression de soi. Il exprime sa vision d’une société corrompue et hypocrite, qui ne permet pas à l’individu de s’épanouir pleinement.

Parmi les poèmes les plus connus de cette section, on peut citer L’Horloge , Le Léthé et La Beauté du diable .

Enfin, La mort (poèmes CXXI à CXVI) fait office de bilan, qui oscille entre impasse et ultime espoir. Cette section exprime la fascination de Baudelaire pour la mort, en montrant comment elle peut être à la fois effrayante et séduisante.

Baudelaire y explore les thèmes de la mort physique, de la mort de l’amour et de la mort de l’art, en montrant comment ces morts sont inséparables de la condition humaine. Il exprime sa vision d’un monde qui est marqué par la mort, en montrant comment l’art peut être un moyen de transcender cette condition.

Parmi les poèmes les plus connus de cette section, on peut citer “La Mort des amants”, “Le Léthé” et “Une Charogne”.

Les grands thèmes de l’œuvre

Les Fleurs du Mal sont ancrées dans plusieurs courants littéraires : le romantisme, le symbolisme et le surréalisme. Voici à ce propos un petit rappel des courants littéraires . À travers le lyrisme , l’expression du moi, le poète met en avant ses sentiments personnels et intimes, souvent liés à l’amour . Baudelaire raconte ainsi dans ses poèmes la déception amoureuse (la séparation, l’amour impossible, la perte de l’être aimé), mais aussi la mélancolie (tristesse profonde), la nostalgie (qui a trait à la fuite du temps) et la solitude .

En cela, Baudelaire est également une figure de proue du romantisme noir , car il s’inspire du pittoresque et du fantastique issus du Moyen-Âge, du roman gothique anglais du XIXe siècle (lié notamment à l’œuvre d’Edgar Poe).

Le thème de la ville dans Les Fleurs du Mal

Dans la section des Tableaux parisiens, Baudelaire explore la vie dans la ville de Paris, offrant une vision réaliste et poétique de la société urbaine de son époque à travers une série de poèmes. Il décrit avec minutie les divers aspects de la ville ainsi que les personnes qui la peuplent. Il capture l’atmosphère des scènes de la vie quotidienne, des quartiers sombres, des cafés animés, des rues fourmillantes et de la foule anonyme. Son objectif est de représenter la modernité dans toute sa complexité, en mettant en lumière les aspects attrayants et les côtés sombres de la vie citadine.

Ce qui caractérise particulièrement la représentation de la ville par Baudelaire, c’est son souci du détail. Il utilise des descriptions minutieuses pour évoquer les lieux et les individus, créant ainsi une atmosphère immersive pour le lecteur. Il esquisse des portraits frappants de la foule, en détaillant les visages, les comportements et les mouvements des personnes au sein de l’agitation urbaine. Ces poèmes révèlent souvent un sentiment d’aliénation et d’isolement dans la ville, exprimant la solitude, l’anonymat et la déshumanisation inhérents à la vie urbaine.

Baudelaire explore également les contrastes qui parsèment la vie citadine, notamment ceux entre la beauté et la laideur, la richesse et la pauvreté, la lumière et l’obscurité, mettant en évidence les tensions et les contradictions inhérentes à cette existence. Sa démarche ne se limite pas à décrire l’environnement urbain, mais utilise la ville comme un prisme à travers lequel il examine la condition humaine et la société. Il dénonce les vices et les corruptions dissimulés dans les recoins de la ville, tout en manifestant une fascination pour son dynamisme et son énergie.

Le traitement du thème de la ville dans Les Fleurs du Mal reflète la modernité de Baudelaire et son intérêt pour la réalité urbaine en pleine évolution à son époque. Il anticipe ainsi le mouvement littéraire du symbolisme, qui se penchera davantage sur les aspects psychologiques et symboliques de la vie citadine.

Qu’est-ce que l’alchimie ?

Dans sa définition première, l’alchimie désigne une science occulte en vogue au Moyen Âge , née de la fusion de techniques chimiques gardées secrètes et de spéculations mystiques. Il s’agit d’un processus visant à transformer des matériaux non précieux (notamment des métaux « vils » tels que le plomb) en argent ou en or .

Alchimie poétique : la boue et l’or

Dans l’appendice (ensemble de notes et de remarques à la fin d’un ouvrage) des Fleurs du Mal , Baudelaire a écrit : « Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or ». Si l’on parle ici d’ alchimie poétique , c’est pour mettre en avant le processus d’écriture de Baudelaire, qui se compare à un  « parfait chimiste » .

On peut alors voir directement la capacité de ce dernier à employer et manier les mots de telle sorte que ceux-ci, par le biais de la poésie, se transforment en or, en quelque chose de beau, même si les mots employés (les matériaux) et les sujets évoqués ne le sont pas originellement. Il s’agit donc de créer quelque chose de beau à partir de mots, de sujets qui ne le sont pas.

Mentions de ces deux éléments dans le recueil

Dans l’adresse « Au lecteur », au début du recueil, cette opération de transmutation, l’alchimie, est évoquée dans la troisième strophe à travers les termes de « Satan Trismégiste » (qui signifie « Satan trois fois grand » en référence à Hermès Trismégiste, dont les alchimistes se réclament). On retrouve également les expressions «  riche métal  » (l’or), ou « ce savant chimiste ».

On trouve même une mention du «  chemin bourbeux  » emprunté par le poète. La notion de « chimie » poétique voire d’« alchimie » traverse donc le recueil de part en part, du début à la fin.

On peut faire référence aux « Sept Vieillards » (« Dans la neige et la boue il allait s’empêtrant »), au « Vin des chiffonniers » (« Au cœur d’un vieux faubourg, labyrinthe fangeux ») ou encore à « Brumes et pluies » (« Ô fin d’automne, hivers, printemps trempés de boue,/ Endormeuses saisons ! Je vous aime vous loue. »).

Ce ne sont ici que quelques exemples que l’on pourrait multiplier. La boue est manifestement un thème que l’on ne peut manquer dans la poésie de Baudelaire, car littéralement, dans le Paris du XIXe siècle, on marche dans la boue, d’où sans doute son omniprésence.

La quête du poète : transformer la boue en or

La boue est une métaphore désignant aussi bien ce qui est sale physiquement (le Paris du XIXe siècle) que moralement (ceux qui habitent cette ville). Ainsi, la boue a partie liée avec le mal, avec la misère sociale dans « Le Vin des Chiffonniers » par exemple ou encore ans les deux « Crépuscules » où l’on croise « catins » (autre nom pour les prostituées) et « escrocs » (dans le poème « Le Crépuscule du soir »). S’y expriment les « rêves malfaisants », « la lésine » (dans le poème « Le Crépuscule du matin »). En somme, Paris devient chez Baudelaire le lieu allégorique du théâtre du mal dans la section des  Tableaux parisiens  ou du  Vin . Ici, le temps, la vieillesse et la Mort sont omniprésents.

Il appartient toutefois au poète de sublimer cette matière, ce que montre le poème « Le Soleil » dans lequel l’astre transforme le réel :

Quand, ainsi qu’un poète, il descend dans les villes, Il ennoblit le sort des choses les plus viles, Et s’introduit en roi, sans bruit et sans valets, Dans tous les hôpitaux et dans tous les palais.

En outre, le poème « Correspondances », exprime l’idée d’un lien entre les contraires : « Dans une ténébreuse et profonde unité, / Vaste comme la nuit et comme la clarté, / Les parfums, les couleurs et les sons se répondent ». Dans ces vers, les opposés (la nuit et la clarté) sont donc indissociables (le poète parle bien d’unité). On pourrait multiplier les exemples qui soulignent l’entrelacs de la boue et de l’or, du beau et du laid. On peut évoquer également les nombreux oxymores tels que la « superbe carcasse » dans « Une Charogne », à leur coordination (« […] noire et pourtant lumineuse » dans « Un Fantôme »), ou encore au titre qui fait de la beauté une fleur du mal.

Le projet poétique est inscrit dès le titre dans l’alliance de ce nom (« fleurs » connoté méliorativement, c’est-à-dire de manière positive) et de ce complément (« du mal » connoté péjorativement). Dans « Une charogne », une comparaison du cadavre est faite avec une fleur. Ce poème est un excellent exemple permettant de mettre en avant l’opposition, la dualité entre la boue (le mal, le sale) et l’or (la beauté). Baudelaire fait en ce sens une hypotypose de l’objet afin que l’on voie la charogne.

Un exemple de poème d’alchimie poétique, « Une charogne »

Structure du poème.

Le poème « Une charogne » (une charogne est un corps de bête morte ou cadavre en putréfaction) fait partie de la section Spleen et Idéal . Il s’agit du poème XXVII. Son schéma de rimes est : ABAB (rimes alternées) et celui-ci permet à l’auteur de créer un contraste entre le spleen et l’idéal. La ponctuation s’amplifie et s’accélère à mesure que le poème avance, et en dévoile de plus en plus sur la violence de l’opposition entre la femme et la mort.

Thèmes et analyse

Les champs lexicaux dans ce poème sont les suivants : la mort, la charogne, mais aussi tout ce qui a trait à un univers onirique (qui se rapporte aux rêves), idyllique, charnel et mélioratif.

Dans ce poème, Charles Baudelaire se souvient d’une promenade faite avec l’être aimé au cours de laquelle il trouva une charogne, en état avancé de décomposition. S’ensuit une transfiguration poétique qui permet au poète de comparer cet objet trivial et dégoûtant à un microcosme vivant en utilisant tous les outils lyriques de la rêverie poétique. Il compare également cette charogne à la femme courtisée, en développant le thème du  Memento mori (locution latine qui signifie « Souviens-toi que tu vas mourir » qui rappelle la finitude de l’homme).

Baudelaire joue avec la dissonance esthétique d’une description précise de l’animal mort et les charmes du désir et des femmes. L’antonymie des deux atmosphères est caractéristique du recueil en rappelant l’opposition entre le Spleen et l’Idéal, en rendant l’objet poétique, son poème, beau, alors que paradoxalement le sujet abordé ne l’est pas. Le poète joue sur le paradoxe de la beauté de la forme (le texte) et celle des mots employés, qui contraste avec la laideur des objets évoqués, transformant alors la boue en or.

Lire aussi :   Juste la fin du monde, résumé et analyse de l’œuvre

La portée des Fleurs du Mal dans la littérature

L’œuvre de Charles Baudelaire a eu une portée considérable sur la littérature, la poésie et même l’art au sens large. Il s’agit d’un recueil de poèmes qui est perçu comme un tournant pour la poésie moderne. Cette modernité, qui a largement marqué la postérité de l’œuvre, repose sur différents piliers :

  • L’exploration des extrêmes chez l’homme : Baudelaire est un des premiers à utiliser les thèmes les plus sombres et les plus provocateurs dans son œuvre. Mélancolie, mort, ennui, sexualité ou encore décadence, l’auteur témoigne et exprime les pulsions interdites et donne une voix à la marginalité et à la complexité de l’expérience de l’homme. Il ouvre alors la voie à d’autres auteurs pour ensuite faire de même.
  • Le renouvellement poétique : autant sur le fond que sur la forme, Baudelaire a utilisé des formes stylistiques nouvelles, qui se détachent des procédés utilisés pour la poésie de l’époque. L’appel à des images audacieuses a ainsi ouvert la voie à une poésie plus moderne, poussée vers de nouvelles expérimentations formelles et esthétiques.
  • La notion de modernité : les thèmes utilisés par Baudelaire dans son œuvre sont la marque de sa modernité. Il lui ont permis d’exprimer une vision de la société en mutation dans lequel il évoluait, et de l’aliénation de l’homme dans cette urbanité grandissante au profit de l’industrialisation et de la Modernité. Désorienté, privé de ses repères, Baudelaire illustre le sentiment d’isolement et de perdition de l’individu face à la modernité.
  • Son influence sur l’art : Les Fleurs du Mal , en plus d’avoir influencé la littérature au sens large, ont aussi eu un impact considérable sur l’art et les réflexions philosophiques. Beaucoup d’artistes ont été inspirés par les œuvres du poète, en France comme à l’étranger. Transgression des normes, quête du sublime ou encore aspect éphémère de la beauté ont influencé le symbolisme ou le surréalisme.

Les nouvelles techniques poétiques utilisées, comme les thèmes employés dans les différents poèmes ont fait des Fleurs du Mal une œuvre majeure qui a laissé une empreinte durable dans l’histoire littéraire, et continue de marquer pour sa modernité.

Le symbolisme de Baudelaire dans l’histoire des arts

On l’a dit, Baudelaire est très lié aux milieux artistiques de son époque, en particulier celui des peintres, tels que Courbet, Delacroix ou Manet. Il sera même critique de peintures. Nous te proposons donc ici quelques exemples de tableaux en lien avec Les Fleurs du Mal . Baudelaire est en effet un des précurseurs du symbolisme, un mouvement artistique européen qui se développe dans les années 1870 et qui atteint son apogée dans les années 1890. Ce mouvement apparaît d’abord en poésie avant de gagner la peinture, la musique et le théâtre.

Les thèmes mis en avant par les symbolistes

Un certain nombre de thèmes sont communs à tous les artistes : un fort pessimisme, une attirance pour le rêve et l’ésotérisme (l’ensemble des enseignements secrets réservés à des initiés), et une atmosphère générale de mélancolie . Le symbole de la femme fatale, très souvent interprété par les symbolistes, s’accompagne d’une forte misogynie dans le mouvement. Enfin, la recherche d’une synthèse des arts donne lieu à de nombreux échanges entre des artistes de différents domaines, et le symbolisme se répand dans tous les genres.

L’idée importante est qu’il faut arriver à déchiffrer les symboles de notre monde, autour de nous. Les symbolistes sont attachés aux sensations, aux impressions. Ils font des liens entre les sons, les images. Les poètes développent l’idée que les sons sont connectés, c’est la synesthésie. Ainsi, les correspondances entre les sens, le travail et le rythme des sonorités dans un poème symboliste sont essentielles. Il s’agit de poèmes évocateurs, qui favorisent beaucoup l’imaginaire, qui présentent également des métaphores à décrypter.

On retrouve par conséquent un certain nombre de thèmes qui sont liés à la mythologie (grecque et romaine), souvent revisitée, l’architecture antique. Le mystique (force supérieure au-dessus de nous), le mystérieux sont autant de clés pour comprendre le symbolisme poétique.

Quelques œuvres picturales qui symbolisent ce mouvement littéraire

Le symbolisme apparaît à la fin du XIXe siècle, alors que l’Europe connaît un essor scientifique et industriel important, qui entraîne un recul de la spiritualité. Voici quelques œuvres qui te permettront d’explorer plus avant ce courant. Parmi elles, on peut citer celle du peintre autrichien Gustav Klimt, en particulier la Danseuse. Il s’agit d’une huile sur toile peinte en 1916 (non exposée car faisant partie d’une collection particulière).

Par ailleurs, on peut également évoquer, Les licornes , de Gustave Moreau, une huile sur toile peinte entre 1887 et 1888, exposée au musée Gustave-Moreau à Paris. Odilon Redon, Les Chevaux d’Apollon , 1910, aquarelle, musée d’Orsay, Paris.

Pour conclure, le recueil peut se lire comme un douloureux parcours de réussir l’entreprise alchimique, mais il serait faux de l’y réduire tant il est vrai que le recueil des  Fleurs du Mal abonde en poèmes qui illustrent la beauté des choses, les trésors de la mémoire, le temps retrouvé. Dans cette entreprise, le poète parvient à sublimer la laideur de la société, en valorisant ceux qui sont exclus, à la marge.

Lire aussi :   Gargantua de François Rabelais, résumé et analyse de l’œuvre

Un quiz pour réviser Les Fleurs du Mal

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Charles Baudelaire

L’œuvre d’une vie

La poésie du Mal

par Andrea Schellino

Histoire d'un livre

par Jean-Marc Chatelain

  • Les Fleurs du Mal

« Dans ce livre atroce, j’ai mis toute ma pensée, tout mon cœur, toute ma religion (travestie), toute ma haine », écrit Baudelaire à sa mère, en février 1866. Les Fleurs du Mal sont en effet l’œuvre de sa vie, l’œuvre de toute une vie.

« Et il restera, ce livre »…

Baudelaire n’a cessé de penser au recueil des Fleurs du Mal , en l’augmentant, d’une édition à l’autre, depuis les premières publications en revue jusqu’à la seconde édition du livre, paru en février 1861, et même au-delà, puisqu’en Belgique encore, il pensait à une troisième édition. L’idée que le siècle où il a vécu ne pouvait que contrarier son destin de poète ne l’a jamais quitté, de même que le constat, plusieurs fois renouvelé, que la France avait « horreur de la poésie » (lettre à Narcisse Ancelle, 18 février 1866). Mais c’est à sa postérité que Baudelaire confiait le sens même de son œuvre : « On me refuse tout, l’esprit d’invention et même la connaissance de la langue française. Je me moque de tous ces imbéciles, et je sais que ce volume, avec ses qualités et ses défauts, fera son chemin dans la mémoire du public lettré, à côté des meilleures poésies de V. Hugo, de Th. Gautier et même de Byron », écrit-il encore à sa mère le 9 juillet 1857, au moment où la justice le poursuit.

« Faut-il vous dire à vous, qui ne l’avez pas plus deviné que les autres, que, dans ce livre atroce, j’ai mis toute ma pensée, tout mon cœur, toute ma religion (travestie), toute ma haine ? Il est vrai que j’écrirai le contraire, que je jurerai mes grands dieux que c’est un livre d’art pur, de singerie, de jonglerie ; et je mentirai comme un arracheur de dents. »

Lettre de Baudelaire à sa mère, 28 février 1866

Un « étrange classique des choses qui ne sont pas classiques »

Au confluent d’une expérience individuelle et d’un héritage littéraire complexe, croisant tradition latine, esthétique baroque et romantisme, Les Fleurs du Mal ont pu apparaître comme l’œuvre d’un « étrange classique des choses qui ne sont pas classiques » (Pierre-Jules Hetzel). Trop singulière pour être immédiatement comprise, la poétique de Baudelaire a choqué : selon Sainte-Beuve, il « petrarquisa[it] sur l’horrible ». On y a vu ensuite l’apothéose de l’artificiel, de l’hystérie ou de la mystification, avant d’y reconnaître les stigmates de la décadence . Baudelaire, selon Victor Hugo, en dotant le ciel de l’art d’un « rayon macabre », créait un « frisson nouveau ». C’est ce « frisson » que les générations poétiques suivantes ont mieux compris, à l’instar de Verlaine, qui dans un long article publié dans L’Art en novembre et décembre 1865, analysait l’originalité d’un poète qui, le premier, avait su « représenter puissamment et essentiellement l’homme moderne », et de Rimbaud, qui dans sa lettre à Paul Demeny du 15 mai 1871, saluait en l’auteur des Fleurs du Mal « le premier voyant, roi des poètes, un vrai Dieu  ».

« Charles Baudelaire » par Paul Verlaine :

1 re partie, L’Art du 16 novembre 1865 2 e partie, L’Art du 30 novembre 1865 3 e partie, L’Art du 23 décembre 1865

« Spleen » Les Fleurs du Mal , LXXVII, 1861

Une conscience aiguë du mal et du péché.

L’unité des Fleurs du Mal , et leur unicité, se fondent sur une conscience aiguë du mal et du péché. Plusieurs poèmes, comme «  L’Irrémédiable  » ou «  L’Irréparable  », éprouvent l’emprise satanique sur l’homme, constamment sollicité par le vice et ses charmes délicats. La poésie de Baudelaire intègre une esthétique « sinistre et froide », à l’image de la beauté telle que la poète la conçoit. Elle s’ouvre à l’expérience du bizarre et de la mélancolie : « je ne conçois guère », écrit Baudelaire dans Fusées , « un type de Beauté où il n’y ait du Malheur  ». Cette interprétation du monde trouve une expression privilégiée dans l’allégorie, dont Baudelaire fait un emploi constant dans Les Fleurs du Mal  : « tout pour moi devient allégorie », écrit-il dans «  Le Cygne  ».

« Mère des souvenirs, maîtresse des maîtresses, Ô toi, tous mes plaisirs ! ô toi, tous mes devoirs ! Tu te rappelleras la beauté des caresses, La douceur du foyer et le charme des soirs, Mère des souvenirs, maîtresse des maîtresses ! Les soirs illuminés par l'ardeur du charbon, Et les soirs au balcon, voilés de vapeurs roses. Que ton sein m’était doux ! que ton cœur m’était bon ! Nous avons dit souvent d’impérissables choses Les soirs illuminés par l’ardeur du charbon. »

« Le Balcon » , dans Les Fleurs du Mal , 1857

Le « drame où se joue le salut de l’être »

En 1857, Barbey d’Aurevilly voyait une « architecture secrète » dans Les Fleurs du Mal . On peut y suivre en effet un parcours conduisant le lecteur de la naissance du poète («  Bénédiction  ») au cycle de la mort, que l’édition de 1861 parachèvera en un long poème testamentaire, «  Le Voyage  ». Mais au-delà de cette architecture, une tension régit l’ensemble du recueil, qui semble distribuer en lui les « deux postulations simultanées, l’une vers Dieu, l’autre vers Satan », dont Baudelaire dit dans Mon cœur mis à nu qu’elles règlent les affaires humaines. Il le précise du reste dans un projet de préface à la seconde édition des Fleurs du Mal  : « À un blasphème j’opposerai des élancements vers le ciel, à une obscénité des fleurs platoniques. » Dans la première partie du recueil, « Spleen et Idéal », les deux termes se diluent l’un dans l’autre, un espace particulier étant réservé à quatre poèmes portant le même titre : «  Spleen  », auxquels on peut joindre «  Le Goût du néant » : « Le Printemps adorable a perdu son odeur ! »

Harmonie du soir Poèmes extraits des Fleurs du mal de Charles Baudelaire (1861)

Au crépuscule de l’Idéal, des moments d’hallucination assurent la transition vers la Mort : « Sans cesse à mes côtés s’agite le Démon ; / Il nage autour de moi comme un air impalpable » («  La Destruction  »). Comme le bien et le mal, dans leur éternelle alternance, érotisme et spiritualité se mêlent inextricablement dans la poésie des Fleurs du Mal , animant le « drame où se joue le salut de l’être » (Jacques Dupont). Comme, pour lui « l’acte d’amour a une grande ressemblance avec la torture ou avec une opération chirurgicale » ( Fusées ), la poésie amoureuse se colore de satanisme et de sadisme.

Malgré la permanence du Mal, la possibilité du nouveau est formulée dans la conclusion du recueil, « au fond de l’inconnu », au-delà du réel : « C’est à la fois par la poésie et à travers la poésie », écrit Baudelaire dans un article sur Théophile Gautier, « que l’âme entrevoit les splendeurs situées derrière le tombeau ».

Comment Baudelaire a écrit ses Fleurs du Mal

France Culture

« Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l’ancre ! Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons ! Si le ciel et la mer sont noirs comme de l’encre, Nos cœurs que tu connais sont remplis de rayons ! Verse-nous ton poison pour qu'il nous réconforte ! Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau, Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu’importe ? Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau »

« Le Voyage » , dans Les Fleurs du Mal , 1861

« Le Voyage » Les Fleurs du Mal , CXXVI, 1861

Histoire d’un livre

C’est « le maître livre de notre poésie », disait le poète Yves Bonnefoy des Fleurs du Mal . Mais cette consécration n’est pas allée sans difficultés : parce que le livre fut d’abord condamné, mais aussi parce que sa genèse fut elle-même difficile, et que la forme finale que Baudelaire aurait voulu lui donner restera à jamais inconnue.

Préhistoire des Fleurs du Mal  : des Lesbiennes aux Limbes (1845-1852)

L’édition de ce qui allait progressivement devenir Les Fleurs du Mal n’a d’abord été qu’un bruit : la seule annonce d’un recueil de vers intitulé Les Lesbiennes « par Baudelaire-Dufaÿs », « à paraître incessamment », publiée à plusieurs reprises de 1845 à 1847 sans que le livre lui-même voie le jour.

« Femmes damnées » dans Les Fleurs du Mal , 1861

En novembre 1848, la parution semble enfin se préciser. Une nouvelle annonce la fixe très exactement au 24 février 1849, jour anniversaire de la proclamation de la Seconde République. Le nom d’un éditeur est indiqué : ce sera Michel Lévy. Et le titre retenu est modifié, tout en conservant les mêmes sonorités consonantiques : Les Lesbiennes ont fait place aux Limbes , terme emprunté à la théologie chrétienne pour désigner le séjour où errent les âmes des justes morts sans avoir reçu le baptême, condamnés, comme le dit la Divine Comédie de Dante, à « vivre dans le désir sans espérance ».

L’anniversaire passa, le livre ne parut pas. Néanmoins, de juin 1850 à octobre 1852, Baudelaire en publie quelques aperçus dans la presse, à titre d’annonce d’un recueil destiné, dit-il, à « représenter les agitations et les mélancolies de la jeunesse moderne ». Mais après l’année 1852, plus aucune mention des Limbes n’est connue : en 1855, quand de nouveaux documents font état du recueil toujours en gestation, il est évoqué sous le titre Les Fleurs du Mal .

«  Les Fleurs du Mal ne sont pas à la suite les unes des autres comme tant de morceaux lyriques, dispersés par l’inspiration, et ramassés dans un recueil sans d’autre raison que de les réunir. Elles sont moins des poésies qu’une œuvre poétique de la plus forte unité. »

Jules Barbey d’Aurevilly, «  Les Fleurs du Mal par M. Charles Baudelaire », dans Articles justificatifs pour Charles Baudelaire , Paris, 1857, p. 16.

Des journaux au livre (avril 1855-juin 1857)

C’est dans la Revue des Deux Mondes , le 1 er juin 1855 que Baudelaire fait pour la première fois paraître un ensemble de dix-huit poèmes sous le titre Les Fleurs du Mal . Cet extrait se distingue aussi des précédents par le fait qu’il ne s’agit plus d’un échantillon de l’œuvre à venir, mais d’un véritable galop d’essai : les pièces sont organisées selon un ordre soigneusement pensé, qui conduit d’un prologue jusqu’à une conclusion. Ainsi, cette publication partielle laisse déjà voir que l’architecture d’ensemble sera essentielle à la signification du livre. Plus que des extraits, c’est une image réduite des Fleurs du Mal qui est proposée. L’édition originale doit pourtant attendre deux années encore avant de voir le jour. Les choses se précipitent enfin dans le dernier mois de l’année 1856. Le 30 décembre, fâché avec Lévy, Baudelaire signe un contrat avec Auguste Poulet-Malassis, qu’il avait rencontré dans la bohème littéraire parisienne en 1850 et qui avait repris ensuite l’imprimerie familiale à Alençon, associé à son beau-frère Eugène de Broise. Dans les mois suivants, Baudelaire s’attache à préparer son livre : travail d’élagage d’une part, qui consiste à écarter les pièces jugées plus faibles (dont on ignore le nombre exact) pour ne retenir que le meilleur ; travail de correction des épreuves d’imprimerie d’autre part, que Baudelaire poursuit de février à juin et dont il profite pour améliorer toujours ses textes, dans leur rédaction comme dans leur ponctuation. Le livre tant attendu finit par sortir des presses le 21 juin 1857. Il compte, à la suite de l’adresse inaugurale « Au lecteur », exactement cent poèmes, soit autant que de chants dans la Divine Comédie de Dante, inégalement répartis en cinq sections successives intitulées « Spleen et Idéal », « Fleurs du Mal », « Révolte », « Le Vin » et « La Mort »

« Au Lecteur » Les Fleurs du Mal , 1861

D’une édition à l’autre : la seconde édition des fleurs du mal (juillet 1857-février 1861).

À peine le livre paru, une critique signée du journaliste Gustave Bourdin, publiée en une du Figaro du 5 juillet 1857, dénonce les « monstruosités » morales qu’il voit dans plusieurs poèmes. Ainsi alerté, le ministère de l’Intérieur fait saisir le livre et des poursuites judiciaires sont engagées, sous les deux chefs d’accusation d’« outrage à la morale religieuse » et d’« outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs ». Seul le second est finalement retenu, au nom duquel, le 20 août 1857, la 6 e chambre correctionnelle du département de la Seine condamne l’auteur et les éditeurs à une amende et ordonne la suppression de six pièces du recueil.

« L’odieux y coudoie l’ignoble ; — le repoussant s’y allie à l’infect. Jamais on ne vit mordre et même mâcher autant de seins dans si peu de pages ; jamais on n’assista à une semblable revue de démons, de fœtus, de diables, de chloroses, de chats et de vermine. — Ce livre est un hôpital ouvert à toutes les démences de l’esprit, à toutes les putridités du cœur. »

Gustave Bourdin, Figaro , 5 juillet 1857

Bien que très affecté par une condamnation qu’il jugera toujours injuste, née du « malentendu » consistant à lire son œuvre sous le verre déformant d’un grossier réalisme, Baudelaire continue d’enrichir son œuvre de pièces nouvelles. Il les fait paraître de manière dispersée dans la presse avant de les rassembler dans une seconde édition du livre, qui paraît en février 1861. Édition tout à la fois amputée et augmentée : amputée des six pièces condamnées, interdites de publication, mais augmentée de trente-deux poèmes nouveaux (et non trente-cinq comme l’annonce la page de titre), dont un seul n’a pas été déjà publié en revue. Cette nouvelle édition compte désormais 126 poèmes.

Il s’agit aussi d’une édition remaniée. Baudelaire modifie l’architecture de son livre en déplaçant des poèmes d’une section à une autre et en procédant à trois changements majeurs : il crée une section nouvelle, intitulée « Tableaux parisiens », dont l’inspiration urbaine accentue la modernité du recueil ; il modifie l’ordre des sections, désormais au nombre de six, en ne se contentant pas d’insérer après « Spleen et Idéal » les « Tableaux parisiens », mais en déportant aussi « Le Vin » après ces derniers, de manière à renforcer la progression dramatique qui mène ensuite de « Fleurs du Mal » à « Révolte » puis à « La Mort » ; enfin il étoffe considérablement cette dernière section non seulement en doublant le nombre de ses pièces, qui passe de trois à six, mais en lui donnant aussi pour conclusion le plus long poème du recueil, « Le Voyage ».

« L'Horloge » Poèmes extraits des Fleurs du mal de Charles Baudelaire (1861)

À cette présence renforcée de la mort correspond également le projet de doter la nouvelle édition d’un frontispice inspiré d’une gravure macabre du xvi e siècle. Sa réalisation est confiée en 1860 au graveur Félix Bracquemond. Déçu par les propositions de celui-ci, Baudelaire y renonce finalement. Mais les additions et transpositions de l’édition de 1861 suffisent à souligner que la mort est bien ce qui oriente tout le sens des Fleurs du Mal .

« L’auteur des Fleurs du Mal est non pas un poète de talent, mais un poète de génie, et de jour en jour on verra mieux quelle grande place tient dans notre époque tourmentée et souffrante son œuvre essentiellement française, essentiellement originale, essentiellement nouvelle. »

Théodore de Banville, discours prononcé sur la tombe de Charles Baudelaire le 2 septembre 1867

L’impossible édition définitive (1861-1868)

L’édition de 1861 fixe la physionomie définitive de l’œuvre, mais elle n’en arrête pas le développement. Baudelaire continue de composer des vers et de les publier dans diverses revues. Et c’est dans l’intention de travailler à une troisième édition que Baudelaire emporte avec lui à Bruxelles, en 1864, un exemplaire de la seconde dans lequel il a intercalé des pièces nouvelles. Mais cet exemplaire étant perdu et Baudelaire étant mort sans avoir mené son projet à bien, la question de savoir de quelles pièces il s’agissait reste sans réponse. Après la mort de Baudelaire, c’est son ami, le poète Théodore de Banville, qui se charge de préparer une nouvelle édition, qui se veut « définitive ». Elle paraît dès la fin de l’année 1868, formant le premier volume des Œuvres complètes de Baudelaire que publie Michel Lévy de 1868 à 1870. Vingt-cinq poèmes nouveaux y figurent. Il est néanmoins assuré que Banville a abusivement intégré au recueil des pièces que Baudelaire n’avait pas l’intention d’y faire figurer. Les corrections apportées aux poèmes de 1861 présentent une même difficulté : il est impossible de distinguer ce qui est dû à Baudelaire de ce qui est le fait de Banville.

C’est la raison pour laquelle le parti pris aujourd’hui par la majorité des éditeurs est de publier Les Fleurs du Mal en suivant l’édition de 1861 et en rejetant en annexe les pièces ajoutées en 1868. En annexe aussi sont publiées les pièces condamnées en 1857. Du vivant de Baudelaire, Poulet-Malassis les avait éditées par deux fois en Belgique, en 1864 parmi une anthologie de poésie libertine intitulée Le Parnasse satyrique du dix-neuvième siècle , puis en 1866 dans le recueil des Épaves , où elles figurent aux côtés de dix-sept poèmes qui n'apparaissent pas dans Les Fleurs du Mal . Il les fait paraître de manière dispersée dans la presse avant de les rassembler dans une seconde édition du livre , qui paraît en février 1861.

Chacune de ces éditions fut condamnée en France : la censure prononcée en 1857 ne sera levée qu’en mai 1949. Mais elle avait définitivement rendu impossible de savoir comment, s’il avait eu la liberté de les publier, Baudelaire aurait disposé les six poèmes retranchés contre son gré dans les versions augmentées de son livre.

Épreuves d’imprimerie des Fleurs du Mal corrigées par Baudelaire

Charles Baudelaire signa le 30 décembre 1856 le contrat d’édition des Fleurs du Mal . Le manuscrit (aujourd’hui disparu) fut remis le 4 février 1857 à Auguste Poulet-Malassis, éditeur et imprimeur à Alençon. Un dialogue animé s’engagea aussitôt entre les deux hommes, par lettres et par notes inscrites en marge des épreuves d’imprimerie. Ces échanges permettent de suivre l’élaboration ultime de l’œuvre. Choix typographiques, mise en page, ponctuation, orthographe, rien n’échappe à l’attention minutieuse de Baudelaire. Conjuguée à sa lenteur à renvoyer ses épreuves, son exigence volontiers tyrannique n’alla pas sans provoquer des tensions avec le patient Poulet-Malassis et son beau-frère et associé, Eugène de Broise. Le recueil fut finalement mis en vente le 21 juin, tiré à 1100 exemplaires environ.

Les Fleurs du Mal : Page de titre | Chez Poulet-Malassis et de Broise (Paris), 1857

Les Fleurs du Mal : Page de titre

Première épreuve de la page de titre. L’abondance des remarques de Baudelaire et des questions qu’il adresse à son éditeur, Auguste Poulet-Malassis, en lui renvoyant cette feuille, témoigne de l’attention minutieuse qu’il porte à la publication de son recueil : aucun détail n’est laissé au hasard.

Les Fleurs du Mal : verso de l’épreuve de la page de titre | Chez Poulet-Malassis et de Broise (Paris), 1857

Les Fleurs du Mal : verso de l’épreuve de la page de titre

Au verso de l’épreuve de la page de titre, Poulet-Malassis s’impatiente de la lenteur avec laquelle Baudelaire corrige les épreuves d’imprimerie : « Voilà deux mois que nous sommes sur les Fleurs du Mal , pour en avoir imprimé cinq feuilles. » Baudelaire répond au bas de la page en promettant de venir bientôt à l’imprimerie, à Alençon : promesse qui ne sera pas suivie d’effet.

Les Fleurs du Mal : première dédicace à Théophile Gautier | Chez Poulet-Malassis et de Broise (Paris), 1857

Les Fleurs du Mal : première dédicace à Théophile Gautier

Première version de la dédicace des Fleurs du Mal à Théophile Gautier, rendant « un hommage solennel à l’auteur d’ Albertus , de La Comédie de la Mort et d’ España  » en tête de ce « misérable lexique de mélancolie et d’horreur ». Après avoir relu l’épreuve d’imprimerie, Baudelaire décida d’en modifier radicalement le texte, qu’il a par conséquent entièrement cancellé.

Les Fleurs du Mal : nouvelle dédicace à Théophile Gautier | Chez Poulet-Malassis et de Broise (Paris), 1857

Les Fleurs du Mal : nouvelle dédicace à Théophile Gautier

Manuscrit autographe de la nouvelle version de la dédicace à Gautier, beaucoup plus ramassée de manière à lui donner la force d’une inscription épigraphique. Le nombre variable des traits de soulignement sert à Baudelaire à indiquer au typographe l’importance relative à donner, par la taille des caractères, aux différents éléments d’un texte destiné à être entièrement composé en capitales.

Les Fleurs du Mal : nouvelle dédicace à Théophile Gautier |Chez Poulet-Malassis et de Broise (Paris), 1857

Les Fleurs du Mal : seconde version de la dédicace à Théophile Gautier | Chez Poulet-Malassis et de Broise (Paris), 1857

Les Fleurs du Mal : seconde version de la dédicace à Théophile Gautier

Épreuve de la seconde version de la dédicace à Théophile Gautier, portant au bas le « bon à tirer », qui signifie l’accord de l’auteur pour l’impression, une fois prises en compte ses ultimes corrections. Le texte imprimé est entouré de multiples recommandations de Baudelaire à son éditeur : tout en affectant de laisser les détails typographiques au « goût » ou à la « guise » de celui-ci, il n’a de cesse de lui dicter ses vues.

Les Fleurs du Mal : première épreuve de « Correspondances » | Chez Poulet-Malassis et de Broise (Paris), 1857

Les Fleurs du Mal : première épreuve de « Correspondances »

Première épreuve corrigée de « Correspondances ». Les corrections portent non pas sur les formulations elles-mêmes mais sur leur graphie (ajout de capitales aux mots « Nature » et « Symboles », hésitation sur l’orthographe du mot « hautbois ») et sur la ponctuation du poème.

Les Fleurs du Mal : troisième épreuve de « Correspondances » | Chez Poulet-Malassis et de Broise (Paris), 1857

Les Fleurs du Mal : troisième épreuve de « Correspondances »

Baudelaire retouche le détail de son poème jusqu’au dernier moment : sur cette troisième épreuve de « Correspondances », il supprime la capitale qu’il avait ajoutée au mot « symboles » sur la première épreuve et renonce au tiret placé en tête du sixième vers, qui appelait à comprendre le groupe « dans une ténébreuse et profonde unité » non comme le complément du verbe « se confondent » qui le précède, mais comme celui du verbe « se répondent », placé à la fin de la strophe.

Les Fleurs du Mal : « Le Chat » | Chez Poulet-Malassis et de Broise (Paris), 1857

Les Fleurs du Mal : « Le Chat »

Ordre des mots, virgules, points-virgules, tirets : Baudelaire, sur cette épreuve du poème « Le Chat », montre combien son travail de correction est un travail d’ajustement minutieux, agissant comme un accordeur qui cherche à atteindre la justesse absolue de son instrument. L’ajout d’un tiret à l’intérieur du troisième vers sera finalement abandonné, comme un essai jugé non concluant.

Les Fleurs du Mal : deuxième « Spleen » | Chez Poulet-Malassis et de Broise (Paris), 1857

Les Fleurs du Mal : deuxième « Spleen »

Épreuve du deuxième des quatre poèmes des Fleurs du Mal intitulés « Spleen ». Baudelaire y introduit quelques importantes corrections textuelles, qui modifient notamment le système des assonances.

Nouvelle épreuve de la fin du deuxième « Spleen », sur laquelle Baudelaire a remanié toute la fin de son poème pour transformer ce qui avait jusqu’alors un tour descriptif en une apostrophe à la « matière vivante », corrélative à la transformation de « l’ennui » en « épouvante ».

Les Fleurs du Mal : quatrième « Spleen » | Chez Poulet-Malassis et de Broise (Paris), 1857

Les Fleurs du Mal : quatrième « Spleen »

Épreuve corrigée du quatrième « Spleen », dont les importantes corrections ont obligé Baudelaire à recopier la dernière strophe sur un feuillet à part pour plus de clarté, « crainte d’un malheur », c’est-à-dire d’une incompréhension de la part des typographes. À la fin du poème, Baudelaire fait part à Poulet-Malassis d’une « découverte affligeante » : ayant calculé le nombre de pages que comptera le volume final, il craint que celui-ci ait l’apparence d’une simple plaquette plutôt que d’un vrai livre.

Les Fleurs du Mal : « Je n’ai pas oublié, voisine de la ville... » | Chez Poulet-Malassis et de Broise (Paris), 1857

Les Fleurs du Mal : « Je n’ai pas oublié, voisine de la ville... »

Épreuve corrigée du poème « Je n’ai pas oublié, voisine de la ville... », l’un des plus intimes des Fleurs du Mal . Baudelaire y évoque à mots couverts le souvenir de l’été 1827 qu’il passa avec sa mère, toute jeune veuve : c’est l’époque qu’il appellera, dans une lettre du 6 mai 1861, « le bon temps des tendresses maternelles ».

  • Enseignement

« Les Fleurs du mal », focus sur dix-sept poèmes choisis

Publié le 05/05/2020 • Modifié le 02/06/2023

Écrit par Cécile Ladjali

dissertation des fleurs du mal

Il n’y a pas de Lumniz à gagner car tu as déjà consommé cet élément. Ne t'inquiète pas, il y a plein d'autres contenus intéressants à explorer et toujours plus de Lumniz à gagner.

Feignant de respecter la tradition classique, Baudelaire s’adresse à son lecteur, en lui rappelant son appétit pour le mal avant de l’entraîner à ses côtés dans une chute inexorable sous le haut patronage du Diable.

L’albatros 

Le poème L'Albatros a été ajouté à l’édition de 1861. L’oiseau est le symbole du poète maudit. Les « hommes d’équipage » qui le torturent, incarnent la société bourgeoise qui a rejeté Baudelaire. Le « Prince des nuées » n’a pas sa place dans le monde des hommes ordinaires, il n’est fait que pour « l’Ether », c’est-à-dire « l’Idéal ».

Elévation

Dans Elévation , Baudelaire s’adresse à son esprit qui par le biais de la poésie et surtout des synesthésies va pouvoir échapper « aux miasmes morbides » de la réalité.

L’invitation au voyage

Apostrophant sa maîtresse, Jeanne Duval, Baudelaire rêve d’un ailleurs exotique dans L'invitation au voyage . Il entreprend le voyage grâce à la sensualité de cette femme devenue son alter ego, « Mon enfant, ma sœur ». Mais il s’agit surtout d’un voyage intérieur qui lui permet de rejoindre un paradis perdu, où le monde primitif parlait encore « A l’âme en secret/Sa douce langue natale. »

L’homme et la mer

Dans L'homme et la mer , Baudelaire compare l’homme à la mer. Tous les deux ont la même profondeur abyssale, la même amertume, la même violence, le même amour pour « le carnage et la mort ». Occasion du voyage, promesse de l’anéantissement - si souvent recherché- la mer est un « miroir », où l’homme « contemple son âme ». 

Une charogne 

Véritable tableau de vanité, ce poème est un memento mori adressé à Jeanne Duval, comparée à une « charogne ». Mais ce poème réussit le tour de force d’introduire la vie dans la mort et la beauté dans l’horreur . Soudain, le cadavre en décomposition se meut en tableau et en musique. Nous sommes en présence d’un art poétique d’un genre nouveau.

Dans Le chat , « Le chat 1 » est un animal diabolique par excellence, le chat devient une image de la femme aimée , en raison de sa beauté, de sa nonchalance et de sa sensualité perverse. « Le chat 2 » est  un miroir où Baudelaire contemple son âme. Qualifié de « séraphique », l’animal est aussi comparé à une « fée », à un « dieu ». L’aimantation se réalise en raison d’une force magique et spirituelle hors nature. 

Dans le poème Confession s’expriment toute l’ironie misogyne de Baudelaire et surtout sa volonté de faire table rase des clichés romantiques. Le poète entame le récit d’une promenade idyllique dans Paris, un soir de pleine lune, au bras de la femme aimée, quand celle-ci laisse échapper « une note bizarre » : un pet. Telle est la « confession » de la femme, tristement humaine. Le mot « confession » ravalé à la scatologie, en dit long sur le désir de blasphème chez Baudelaire.

La musique est un poème hétérométrique. La musique, à l’instar de la peinture, devient pour Baudelaire un moyen d’échapper au spleen et de réaliser un voyage intérieur.

Les quatre poèmes  Spleen  forment un pantoum. Baudelaire y décrit sa mélancolie , son angoisse, ainsi que la décadence du monde dans lequel il vit. Le nihilisme qui irrigue ces vers, fait du poète un Icare, un être de la chute, privé de salut.

L’horloge

Dans L'horloge , Baudelaire s’inscrit dans la double lignée poétique du « tempus fugit » et du « memento mori ». A travers la prosopopée, le poète fait parler l’horloge avec son « gosier de métal » qui rappelle aux hommes, dans « toutes les langues », qu’ils vont mourir.

Dans Paysage , Il s’agit du paysage intérieur que compose le poète à la faveur de l’écriture. On retrouve Baudelaire dans sa mansarde, assis à sa table de travail, tandis que la ville, grâce au poème, se métamorphose en un « ailleurs » et que le froid « hiver » devient « printemps » radieux.

Le cygne 

Le cygne est un poème élégiaque, Baudelaire chante sa nostalgie du vieux Paris détruit par Haussmann. En s’adressant à Andromaque , la veuve d’Hector dans  L’Enéide , il convoque une figure du deuil et de la perte irréparable.

A une passante

Comme s’il lui écrivait une lettre, Baudelaire s’adresse à la muse, à la femme idéale , vêtue de noir, croisée dans les rues de Paris, le temps d’un « éclair » et qui a « fui » aussitôt. Pourtant celle-ci avait conscience de la fascination qu’elle opérait chez le poète : la femme n’est jamais autant désirable que lorsqu’elle reste inaccessible.

La destruction

Dans La destruction , le « Démon » est ici la « femme », qui piège Baudelaire devinant son « amour de l’Art ». La rencontre n’aboutit qu’à « l’Ennui », au spleen. Diverti, détourné, Baudelaire s’est fourvoyé dans une passion fausse et ne peut plus créer. Dans tout le recueil on trouve la dialectique entre le corps féminin qui divertit, vulgaire et naturel, et l’esprit masculin du poète qui s’échine à créer en dépit de la tentation. 

Abel et Caïn

Dans Abel et Caïn , Baudelaire prend le parti du fratricide de la Genèse. Il fraternise avec celui qu’a rejeté Dieu de façon injuste, lui préférant son frère, Abel. Cette réhabilitation de la figure du mal est au centre de la démarche baudelairienne. 

La mort des amants

Dans La mort des amants , Eros et Thanatos fusionnent dans ce poème. Seule la mort peut réunir les êtres. On retrouve ici une poétique de la fusion, inspirée du néoplatonisme, et le souvenir de Tristan et Iseult ainsi que de  Roméo et Juliette .

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COMMENTS

  1. Dissertation corrigée

    Nous verrons dans quelle mesure la citation de l'épilogue s'applique au recueil des Fleurs du mal, puis nous montrerons de quel nature est cet « or » poétique, et enfin quels sont les enjeux esthétiques d'une telle conception de la poésie. Développement 1re partie : Les Fleurs du mal, œuvre alchimique ? Baudelaire, le poète de la ...

  2. Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal : dissertation, sujet de ...

    Ainsi, un plan analytique efficace revient d'abord sur la façon dont l'horrible imprègne Les Fleurs du mal, côtoyant des motifs plus nobles et sublimes. Il s'attarde ensuite sur les deux caractéristiques de la beauté poétique qui en résultent : l'harmonie et les images.

  3. Les Fleurs du Mal, Baudelaire : ️ Sujets de dissertation possibles

    Les Fleurs du Mal. Charles Baudelaire. 5 sujets de dissertation possibles au bac de français. Voici 5 sujets possibles au bac de français sur Les Fleurs du Mal ; liés au parcours : « Alchimie poétique : la boue et l'or ». Sujet #1. Un sujet qui interroge le sens même de l'intitulé du parcours au bac de français :

  4. Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal : dissertation, sujet de ...

    Il s'agit de repérer l'extension de la portée de cette alchimie que Baudelaire propose, et qui lui est reprochée. Ce ne sont pas seulement les choses, êtres ou phénomènes bas, hideux ou mauvais qui sont métamorphosés en de sublimes poèmes, mais « tout ».

  5. Les Fleurs du Mal : analyse détaillée

    Les Fleurs du Mal de Baudelaire est un recueil fascinant car il se situe au carrefour de toutes les influences poétiques du XIXème siècle : le romantisme, le symbolisme et le Parnasse.

  6. Baudelaire Les Fleurs du mal

    D'abord, à l'évidence, le titre repose sur l'oxymore. En effet, la beauté du nom commun « fleurs » contraste avec son complément « du mal ». Si la « fleur » est une image de la poésie elle renvoie à la beauté et à sa soumission aux contraintes temporelles.

  7. Dissertation les Fleurs du mal Baudelaire bac général 2021

    Baudelaire, Les Fleurs du mal. On a reproché à Baudelaire de «tout peindre, de tout mettre à nu » dans son recueil Les Fleurs du Mal. Qu'en pensez-vous ? Problématique : La volonté d'embrasser tout le réel, jusqu'au plus ignoble, est-elle digne de reproche ou bien relève-t-elle d'une vision plus haute de la poésie ?

  8. Sujets de dissertation sur Les Fleurs du Mal de Baudelaire

    Voici 10 exemples de sujets pour une dissertation sur Les Fleurs du Mal de Baudelaire, oeuvre au programme du Bac, et plus généralement étudiée en Littérature.

  9. BAUDELAIRE DISSERTATION

    D'abord, le titre du recueil poétique, Les fleurs du mal, donne à penser grâce à l'oxymore (« fleurs » et « du mal ») la synthèse dont la poésie est capable. Effectivement, Baudelaire se propose d'aborder des thèmes sulfureux tels que le vampirisme ou encore l'homosexualité féminine.

  10. Dissertation sur oeuvre

    « Dissertation sur œuvre : Les Fleurs Du Mal, Baudelaire, 1857 « Le recueil de Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, est une œuvre sombre, remplie de boue. » Pensez-vous que cette affirmation qualifie bien le recueil de Charles Baudelaire?

  11. Dissertation sur les fleurs du mal: sujet, l'introduction, résumé

    Baudelaire utilise une symbolique complexe dans Les Fleurs du Mal pour exprimer son désespoir face à la condition humaine. Les symboles récurrents de la mort, de la nuit, de la nature et de l'eau, entre autres, permettent à l'auteur d'exprimer des idées et des émotions complexes de manière suggestive et allusive.

  12. Charles Baudelaire : Les Fleurs du mal

    Les Fleurs du mal est un recueil de poèmes de Charles Baudelaire, publié pour la première fois en juin 1857, puis en février 1861 augmenté de trente-cinq pièces et en décembre 1868 (posthume) augmenté de vingt-cinq pièces. Commencés sans doute dès 1843, la plupart des poèmes paraissent d'abord dans des revues.

  13. Les Fleurs du mal

    Les Fleurs du mal est un recueil de poèmes de Charles Baudelaire, reprenant la quasi-totalité de sa production en vers de 1840 jusqu'à sa mort, survenue fin août 1867 . Publié le 21 juin 1857, le recueil scandalise aussitôt la société française. Son auteur subit un procès retentissant.

  14. Baudelaire écrit dans les Fleurs du mal : « Tu m'as donné ta boue et j

    Il n'en reste pas moins que les Fleurs du mal si mal accueillies du vivant de l'auteur ont marqué leur siècle et redéfini l'enjeu poétique. Baudelaire bouleverse une France romantique néo-classique, baroque par certains aspects, gothique par d'autres mais fidèle à l'esprit de Raphaël. C'est la France de David et d'Ingres ...

  15. « Les Fleurs du mal », les principaux thèmes

    L'enthousiasme de Baudelaire se fonde donc sur des principes diamétralement opposés à la doxa classique. C'est en raison de ce bouleversement - incompris au XIX e siècle - que le poète des Fleurs du mal est considéré aujourd'hui comme le père de la modernité poétique.

  16. Les Fleurs du Mal, Charles Baudelaire : résumé et analyse

    Présentation des Fleurs du Mal. Les six sections des Fleurs du Mal. Les grands thèmes de l'œuvre. Le thème de la ville dans Les Fleurs du Mal. Qu'est-ce que l'alchimie ? La quête du poète : transformer la boue en or. Un exemple de poème d'alchimie poétique, « Une charogne » La portée des Fleurs du Mal dans la littérature.

  17. Les Fleurs du mal

    Texte complet de l'édition de 1861, et des pièces condamnées - Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal.

  18. Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal : dissertation, sujet de

    Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal : dissertation, sujet de métropole, juin 2021. Énoncé. Sujet : On a reproché à Baudelaire de « tout peindre, de tout mettre à nu » dans son recueil Les Fleurs du mal Qu'en pensez-vous ?

  19. Les Fleurs du mal

    L'unité des Fleurs du Mal, et leur unicité, se fondent sur une conscience aiguë du mal et du péché. Plusieurs poèmes, comme « L'Irrémédiable » ou « L'Irréparable », éprouvent l'emprise satanique sur l'homme, constamment sollicité par le vice et ses charmes délicats.

  20. « Les Fleurs du mal » de Charles Baudelaire

    Avec Les Fleurs du mal, Charles Baudelaire a écrit l'un des plus célèbres recueils de poèmes de la littérature française. Mais savais-tu que lors de sa première publication, en 1857, Baudelaire avait été condamné pour outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs ? Avec des thèmes comme le voyage impossible, la sensualité, la ...

  21. « Les Fleurs du mal », focus sur dix-sept poèmes choisis

    Feignant de respecter la tradition classique, Baudelaire s'adresse à son lecteur, en lui rappelant son appétit pour le mal avant de l'entraîner à ses côtés dans une chute inexorable sous le haut patronage du Diable.

  22. Les Fleurs du mal de Baudelaire : une œuvre en procès

    Après la comparution de Flaubert, du 29 janvier au 7 février 1857, pour « délits d'outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs » pour son roman Madame Bovary, ce sont Les Fleurs du mal de Baudelaire qui attirent les foudres de la justice. Quelques semaines seulement après sa publication, le 21 juin 1857, le recueil de ...

  23. Le Figaro Etudiant : Actualité, Conseils pour bien s'orienter

    Toute l'actualité étudiante sur Le Figaro Etudiant traitant du collège et du lycée, d'études supérieures, de vie étudiante, de 1er emploi et du BAC

  24. Travailler sur des sujets corrigés

    Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal : dissertation, sujet de métropole, juin 2022